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28 mai 2021

Adolphe et Jules

commune

 

 

 

 

 

 

 

 

Les bonnes âmes…

Celles des miens lecteurs qui me suggèrent d’effacer de ma mémoire les récits des plus sinistres moments de l’Histoire de ce merveilleux pays qu’est la France…

La Commune, mon bon monsieur ?

Mais vous n’y pensez pas !

150 ans ?

Soit donc une éternité !

A quoi bon exhumer les récits des guerres fratricides ?

Et pourquoi proférer autant d’anathèmes ?

Adolphe ? Jules ? Gaston ?

N’ont-ils pas mérité de la Patrie, laquelle se montre toujours reconnaissante à l’égard de ses plus éminents serviteurs?

D’ailleurs, notez le bien, les deux premiers ont donné leur nom à tant et tant de rues et de venelles, d’avenues et de boulevards, voire même d’établissements publics (dont les scolaires ne sont pas les moins nombreux) dans nos hameaux et nos villages, nos villes et nos métropoles.

(Gaston, je vous le concède, c’est une autre affaire. Gaston était un général de l’armée versaillaise.)

Oui, Adolphe, Jules, Gaston et tous les autres, ceux de ce côté-là.

Les Versaillais.

Il est bien vrai que j’ai souvent arpenté les trottoirs d’avenues et de boulevards portant gravés sur des plaques officielles les noms de Thiers et de Ferry.

Que j’en arpente peut-être encore, sans vraiment y porter attention, ici ou là.

Mes facultés d’oubli sont inexistantes, et je m’en réjouis.

Tenez, le Frère Jules Ferry.

Dont il me fut dit le plus grand bien, aussi bien dans les livres qui racontent l’Histoire de la nation la plus féconde qu’ai jamais engendrée l’humanité, que dans les récits picaresques qui tricolorisaient les personnages bâtisseurs de ses fondations.

Jules fut, au lendemain de la débâcle sedanaise des armées napoléoniennes, nommé en septembre 1870 préfet du département de la Seine puis maire de Paris.

C’est en tant que maire qu’il réussit à désorganiser le ravitaillement de ses administrés, lesquels l’affublèrent du joli nom de Ferry Famine.

Lorsque s’enclencha la Commune, Jules fuit la Capitale et s’en alla retrouver ses bons amis qui siègaient à Versailles, dont Adolphe et Gaston.

Quelques mois plus tard, dans son La guerre civile en France, Karl Marx écrivit sur celui qui vouait une haine incommensurable aux Communards : " Jules Ferry, avocat sans le sou avant le 4 septembre, réussit comme maire de Paris pendant le siège, à tirer par escroquerie une fortune de la famine. Le jour où il aurait à rendre compte de sa mauvaise administration serait aussi celui de sa condamnation. "

A quoi bon s’en souvenir ?

Ne vaut-il pas mieux en rester au seul Julot statufié école laïque, gratuite et obligatoire ?

Le reste ?

A la poubelle.

A l’incinérateur.

La France se construit sur le socle d’une mémoire bancale.

Papon pourrit six pieds sous terre, « sa » légion d’honneur accrochée au revers des lambeaux de son veston.

Adolphe et Jules occupent le devant de la scène sur laquelle se jouent les versions édulcorées de l’Histoire dont les pages les plus glauques doivent être ignorées de celles et de ceux qui en écrivent aujourd’hui la légende.

Des Enarchiants, entre autres.

 

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