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Comédies
23 mai 2021

Le Temps des Cerises

clément

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand nous chanterons le temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête

Les cerises du jardin commémorent aujourd’hui la Semaine Sanglante.

Cerises d´amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang

Juliette mon aïeule m’enseigna la chanson de Jean-Baptiste Clément.

Et depuis lors, soit donc un peu plus de soixante-dix ans, il ne fut pas de mois de mai où je ne l’ai chantée.

J'aimerai toujours le temps des cerises
C'est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte
Et Dame Fortune, en m'étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur

Juliette, je te suis infiniment gré d’avoir gravé en ma mémoire la mélodie et les paroles de cette chanson-là.

Tout comme je le suis de m’avoir raconté Jean-Baptiste Clément, lequel s’installa dans les Ardennes françaises au terme de son exil belgien, exil auquel il fut contraint parce que condamné à mort au lendemain de la Commune.

Jean-Baptiste Clément donna le goût du socialisme aux ouvrières et aux ouvriers de ce qui deviendra la vallée rouge.

La vallée rebelle, rude, fraternelle, solidaire.

L’enseignement de l’Histoire me vint ensuite par la voix d’Henri Manceau, le professeur qui enseignait cette matière-là (ainsi que la géographie) à de futurs bacheliers.

Henri Manceau, un rebelle, un bolchevique, duquel j’appris tant d’autres choses, tant de belles et bonnes choses.

L’art de rouler une cigarette et de la fumer quasiment jusqu’à son terme.

L’art de photographier jusque dans les recoins les plus obscurs d’une église sans recourir aux éclairages, sans connaître l’usage de la petite machine servant à mesurer la lumière.

L’exigence d’être libre.

Cette exigence-là qu’Henri Manceau partageait avec Gabriel Blanchemanche, mon père et son ami.

Bien que j’eusse encore souvenance de leurs fréquentes altercations, lorsqu’ils devisaient sur les questions politiques de ce temps-là, celui qui conjuguait aux guerres coloniales les trahisons de Guy Mollet.

Avec, déposé entre eux deux, sur une table ou une chaise, le paquet des Humanité-Dimanche qu’Henri Manceau vendait à la criée dans les rues du centre de Charleville.

J’ai appris dans tout ce qu’Elle et Ils m’inculquèrent que la Commune de Paris devait rester dans la mémoire du Peuple cet exemple unique et remarquable de l’utopie se confrontant au réel.

Par deux fois, Gabriel Blanchemanche m’imposa le voyage parisien au terme duquel nous assistions à la commémoration de la Semaine Sanglante, commémoration qui rassemblait des foules considérables devant le Mur des Fédérés.

Le train, de Charleville à Paris.

L’hébergement à Colombes chez la Tante Berthe.

Puis le train de banlieue et le métro pour gagner le cimetière du Père Lachaise.

Les discours dont je n’ai rien retenu.

La musique des fanfares.

Les chansons.

Ma mémoire ne me restitue que des clichés flous : j’avais alors sept ou huit ans.

Je la nourris avec les moyens du bord.

Des lectures en tout premier lieu.

Louise Michel.

Jules Vallès.

Qui ont fait de moi un enfant de la Commune.

J'aimerai toujours le temps des cerises
C'est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte
Et Dame Fortune, en m'étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur

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