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1 mars 2021

(re)J+122

malraux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La société des Cultureux s’est assoupie.

La société des Cultureux vit de ses rentes.

Dans l’attente de jours meilleurs.

Lorsque le coronavirus et ses variantes auront pris leurs quartiers d’hiver, dans trois semaines, onze mois ou vingt trois ans.

C’est selon, puisque l’autre société, celle des Savants, n’y voit que goutte tout en prétendant détenir des vérités définitives qui évoluent cependant au fil des jours.

La société des Cultureux somnole dans un brouillard opaque dont elle se satisfait.

En premier lieu, les Institutionnels, éminents personnages dotés par l’Etat/Mère et les collectivités territoriales de subsides conséquents qui justifient le repli et l’endormissement.

L’Etat/Mère, quant à lui, se satisfait du statu quo.

Pire encore : il le considère comme une bénédiction.

Les trublions réduits au silence, c’est une aubaine pour ceux qui craignent l’émergence des voix de la contestation.

Or, de tout temps, la culture fut source de contestation de l’ordre dominant.

La fermeture des lieux où, hier encore, se laissaient voir, entendre, toucher, goûter la représentation non conforme de l’humaine condition, cette fermeture étouffe toutes les velléités de remise en cause d’un système placé sous l’exclusif contrôle des agents exécutifs chargés du bon fonctionnement de la machinerie étatique.

La société des Cultureux n’y voit rien à redire.

Ou si peu que cela prend les apparences de la complicité avec l’accomplissement des actes arbitraires commis par les dits agents exécutifs qui sont, je le rappelle, pour la plupart d’entre eux des Enarchiants.

La société des Cultureux applaudit lorsque l’insignifiante Chambellane installée par le Monarque rue de Valois vomit quelques phrases révélatrices de l’affligeante pauvreté intellectuelle des élites gouvernementales.

Un vide sidéral.

Un outrage fait à Malraux.

Une injure faite à toutes celles et tous ceux qui consacrèrent énergie et talent conjugués au service d’une belle et noble cause.

De Vilar à Planchon, en passant par Mnouchkine.

Vitez.

Pour n’évoquer que le théâtre, de mes nuits parisiennes à celles d’Avignon, au temps de ma belle et fructueuse jeunesse.

Malraux, certes, et pour ce qui est des « politiques ».

Mais aussi ceux que j’accompagnais alors, Leroy et Ralite en particulier.

Un bouillonnement d’une exceptionnelle richesse, d’une intensité hors du commun.

Le théâtre, c’est vrai.

Mais aussi le cinéma, les musiques, la danse, les expositions.

Une globalité créative qui faisait alors du pays où désormais je survis un modèle, une référence.

Voici qu’aujourd’hui, la société des Cultureux ne manifeste plus d’ambitions.

Plus d’élan(s).

Plus de souffle.

Une société soumise aux prétendues contraintes déterminées par l’économie de marché.

Une société molle, une société avachie.

Qui attend la manne par l’intermédiaire de laquelle elle se donnera l’illusion de vivre encore.

Point de rébellion contre le diktat étatique.

Comme si la fermeture des lieux dont ils ont la charge convenait à leur capacité à la résignation, à la soumission.

Comme si la parole gouvernementale, si souvent mensongère et donc crapuleuse, fut la seule à laquelle ils apportassent du crédit.

Ils révèlent ainsi l’infinie petitesse d’un pays qui s’enfonce dans une médiocrité que je n’avais jamais connue, y compris sous les règnes de Nicolas le Minuscule et de François le Batave.

Je ne saurais contenir plus longtemps ma colère.

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