Super Mario

Des cons ?

Ou d’ignobles ordures ?

Ceux qui causent.

Ceux qui libellent.

Ceux qui s’enthousiasment de l’arrivée au pouvoir, en Italie, de Super Mario.

Mario Draghi.

Le nouveau premier ministre (et ancien patron de la Banque Centrale Européenne).

Un homme du sérail.

Du sérail capitaliste.

Chargé, qui en douterait ?, lui qui n’est l’élu de personne, sauf des Puissants, d’en finir avec toutes les déviations gauchistes qui firent les délices de cette flamboyante et atypique nation.

L’Italie.

Clore définitivement les pages d’une Histoire pourtant porteuses de belles promesses.

L’Italie de mes rêves.

L’Italie, de Bologne à Florence, de la Romagne à la Toscane, jusqu’aux contrées du Sud, qu’en reste-t-il mes camarades ?

Les chants repris par des cœurs qui s’autogéraient, parmi les foules bariolées qui envahissaient les cités.

Avanti popolo, bandiera rossa
Alla riscossa, alla riscossa
Avanti popolo, bandiera rossa
Alla riscossa, trionferà

Bandiera rossa la trionferà
Bandiera rossa la trionferà
Bandiera rossa la trionferà
Evviva il comunismo e la libertà
Evviva il comunismo e la libertà

Les cons ou les ignobles salauds (et pourquoi pas les deux à la fois ?) me rétorqueront que ces chants-là appartiennent à des temps révolus.

Cela les rassure.

Cela les conforte dans leur certitude qu’ils sont l’avenir du monde, alors qu’ils n’en sont que des résidus, eux qui ont provisoirement pris le pas sur le monde en devenir.

Je chante l’Italie.

Bella ciao, bien sûr.

Mais aussi Verdi.

Va pensiero…

Puisque je ne suis, au crépuscule de ma vie, guère plus considéré qu’un esclave par les Puissants qui régissent le vieux monde.

Arpa d'or dei fatidici vati,
Perché muta dal salice pendi?
Le memorie nel petto riaccendi,
Ci favella del tempo che fu!

Rallume les souvenirs dans les cœurs

Parle-nous du temps passé…

Super Mario ?

Ca n’est qu’un mauvais, un très mauvais moment à passer.

Le cœur des esclaves, dans ce qui ressemble à une nuit éternelle, fait entendre les premières mesures du chant qui réveillera les consciences.