(re)J+86

Manchedi.

Ni hostie ni vin de messe.

Un déjeuner frugal : une cacasse à cul nu.

Le plat de référence issu de mon pays natal, ce pays d’Ardenne que je n’ai plus fréquenté depuis bientôt quarante ans.

A vue de nez, bien évidemment.

Mais survit en moi cette fierté qui me pousse à ressusciter des mets que je n’avais jamais sans doute savourés lors des déjeuners ou des dîners familiaux.

Seules comptent les légendes, non ?

Je me suis toutefois autorisé l’introduction dans ce plat des très pauvres, les gens qui de guerre en guerre crevaient littéralement la faim, l’introduction de charcuteries aveyronniaises.

Le mariage fut plutôt réussi.

Et il s’harmonisa avec l’un des vins rouges produits par la famille OT, un Faugères lequel eut en outre l’élégance d’offrir à un véritable Brie de Melun une sublimation à laquelle je n’étais pas psychologiquement préparé.

Je consigne ces souvenirs gastronomiques en raison de pulsions dépressives que le recours aux pilules miracles laissent indifférentes, d’où un rapprochement quasiment quotidien avec Langlois.

Langlois ?

Réveillez vos neurones, foutre dieu.

Un Roi sans divertissement.

Giono.

Langlois qui n’était pas un Vulnérable, lui.

J’en ai ras le suaire d’ouïr jacasser à longueur de journée les Invulnérables.

Politiques, Savants, Médiatouilleux.

J’en ai ras le suaire de devoir subir la déferlante des informations sur les évolutions de la pandémie et sur les exploits du vit russe.

Même si j’esclaffe lorsque je lis et écoute les commentaires sur les manifestations qui agitent l’immense Russie.

Nos médiatouilleux qui, décidément ont la mémoire courte, ont oublié les gilets jaunes, leurs manifestations, les matraquages, les embastillements, les jugements à l’emporte pièce, les cranes fracassés, les mains arrachées et autres joyeusetés démocratiques.

La France est une grande et belle nation.

Si pure que les médiatouilleux s’émervouillent.

Je digère.