(re)J+18
La reconfinitude.
Dix-huit jours déjà.
Menotté.
Bâillonné.
Gavé de discours tout autant lénifiants qu’imbéciles.
Le Monarque, sa Cour.
Les Chambellans.
Les reîtres et les spadassins.
Les milichiens et les gestapistes.
Les troupeaux de Veaux qui applaudissent en chœur aux saillies de leurs Maîtres.
Dix-huit jours.
Sous le prétexte de me prémunir de la Mort.
Moi qui ne rêve que d’une chose : mourir.
Mourir la belle affaire, mais vieillir, ô vieillir…
Les mots d’un autre belgien, Jean-Claude Pirotte.
compagnon de la marjolaine
je t’ai mille fois appelé
en rêve et en réalité
tu promenais de plaine en plaine
ta silhouette et ta chanson
sans t’accorder une semaine
de vacance dur à la peine
et toujours gai comme un pinson
où te caches-tu maintenant
que je suis vieux sans illusion
et que je mesure mon temps
tel un avare et que j’attends
sans espoir le mot de la fin
es-tu vivant es-tu défunt
(in « Je me transporte partout » de Jean-Claude Pirotte 5000 poèmes inédits 2012-2014 Cherche-Midi Editeur)