Minneapolis-sur-Orb?

Minneapolis-sur-Orb ?

La question se pose.

Tant il semble avéré que des flics – municipaux- abrégèrent le 8 avril dernier l’existence d’un jeune homme d’une trentaine d’années.

En la bonne ville de Minneapolis-sur-Orb, plus connue à l’intérieur du territoire languedocien sous le nom de Béziers.

Avéré si l’on prend le temps de lire attentivement les conclusions de l’autopsie réalisée sur le corps de la victime le 10 avril.

Des conclusions qui font froid dans le dos.

Des conclusions qui interrogent.

La Justice va vite, très vite, lorsque sont déférés devant ses services d’éventuels délinquants, des Indociles, des Gilets jaunes, des Insoumis, des Pas Ressemblants.

La Justice prend son temps dès lors qu’il s’agit de personnes censées assurer la sécurité des citoyens, de tous les citoyens.

Près de deux mois après les faits !

Une voix qui s’élève, celle de la sœur de la victime, une voix qui relate ce qu’un procureur tente de camoufler derrière d’autres résultats d’analyses, toxicologiques et anapathologiques ceux-là.

La victime se droguait.

Ce qui légitimerait ce qui ressemble tout de même à une mise à mort.

Celle d’un être humain.

J’ai honte.

J’ai honte de cette nationalité dont je suis affublé.

J’ai honte d’appartenir, malgré moi, à ce collectif d’êtres humains qui tricolorise ses gesticulations réactionnaires, racistes, xénophobes.

J’ai honte d’être dans l’obligation de vivre l’indifférence de tant de mes contemporains.

Je souffre de me confronter aux ricanements, aux applaudissements sournois, aux propos alambiqués qui font d’une victime un salaud et de ses possibles tortionnaires de braves gens.

Ce pays que l’on dit mien m’est devenu invivable.