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27 mars 2020

J+11

hussard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J+11

Déjà…

Je ne suis toujours pas masqué.

Le refus de m’immerger parmi la foultitude des veaux…

N’est-ce pas mon Général ?

Je préserve une part de moi-même au cours des trop longues journées de la survie.

Il m’arrive d’accompagner Angélo lors des phases où l’insomnie s’impose à moi, moi qui d’ordinaire suis un dormeur vite apaisé.

Non pas de même manière que le Dormeur du val.

J’ai l’outrecuidance de penser que j’ai gardé quelque chose de l’enfant que je fus, celui dont le sommeil s’emparait de lui sans coup férir après que cet enfant eût refermé l’un ou l’autre des romans dont la fréquentation lui était familière.

Mais depuis que l’ordre me fut intimé par le Monarque de me soumettre à la confinaison, mes nuits s’agitent de rêveries d’évasion.

Du côté de la Balagne, par exemple, vers le col de la Bataille, au-dessus du village de Speluncatu (où il paraît qu’hier la neige serait tombée comme pour ensevelir le paysage non sous un suaire mais sous une rafraîchissante cape semblable à celle que portait Angélo lorsqu’il parcourait les toits de Manosque).

La Bayletterie tente de m’initier à la fabrication du masque.

Mes mains s’enfouissent dans mes poches.

Je survis.

Je suis un évadé en sursis.

 

Le Monde de ce jour reflète les inquiétudes des canailles.

« Seuil critique pour les hôpitaux franciliens ».

Les crevures.

Ai-je bien assimilé l’information que je découvris hier ?

En 15 ans, de Sarkozy en Hollande, puis de Hollande en Macron (et avec la bienveillante complicité - entre autres - du Génuflexionniste, un certain Martin qui plutôt de creuser la terre s’attela à remplir les cassettes des Puissants), 69 000 lits des hôpitaux publics auraient été supprimés !

Jusqu’à ce que le coronavirus ait décidé de s’en prendre aux Franchouillards, les coquins associés démantelaient à tour de bras.

Sans vergogne.

Acclamés par les Bruxellois qui prétendent incarner l’avenir de l’Europe.

Encouragés par les Affairistes, tenanciers des boutiques privées dotées du privilège de réaliser de fabuleux profits.

Je n’ai pas la mémoire courte.

En dépit de mon grand âge.

Je ne m’accommode toujours pas des odeurs de pourriture qui émanent de ces gens que n’étouffe aucun scrupule et qui ignorent ce qu’est la décence.

Je ne ressens que mépris pour cette catégorie de Franchouillards engluée dans les rets de la foi du charbonnier, celle que prêchent les idéologues grassement rétribués par les Puissants.

Des Franchouillards à la ressemblance de ceux que croise Angélo.

« Ils semblaient piller quelque chose à la façon des poules sur du grain. Ils piétinaient et sautaient quand le cri jeillit encore plus aigu et plus blond de dessous leurs pieds. C’était un homme qu’on tuait en lui écrasant la tête à coups de talons. Il y avait beaucoup de femmes parmi les gens qui frappaient. Elles rugissaient une sorte de grondement sourd qui venait de la gorge et avait beaucoup de rapport avec la volupté. Elles ne se souciaient ni de leurs jupons qui volaient ni des cheveux qui leur coulaient sur la figure.

Enfin la chose sembla finie et on s’écarta de la victime. Elle ne bougeait plus, était étendue les bras en croix, mais, par l’angle que ses cuisses et ses bras faisaient avec le corps, on pouvait voir qu’elle avait les membres rompus. Une jeune femme, assez bien vêtue, et même qui semblait sortir de quelques messe, car elle tenait un livre à la main, mais dépeignée, revint au cadavre et, d’un coup de pied, planta son talon pointu dans la tête du malheureux. Le talon resta coincé dans des os, elle perdit l’équilibre et tomba en appelant au secours. Elle pleurait. On insulta le cadavre avec beaucoup de ridicule. »

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