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13 avril 2019

Exil 6

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Jeudi 28 mars

 

Macron et Sarkozy aux Glières. En fusion. C’est écrit et mis en image dans le Daubé de ce jour. Nul, parmi les plumitifs patentés, ne se hasarde ne serait-ce qu’à parsemer leurs flagorneries d’interrogations sur la signification d’une si émouvante complicité entre l’actuel et l’ancien Monarques. Et pourtant, qui sont-ils ces deux là, sinon des résurgences de la France qui ne résista pas ; qui, pire encore collabora avec les nazis jusque dans la traque des quelques ceux qui osèrent alors l’acte de résistance et furent à ce titre qualifiés par les ancêtres d’Emmanuel et de Nicolas de « terroristes ». (Ceux que Christoph Hein, dans son splendide roman « L’ombre d’un père », appelle les Dupont.)

Fiction. Légendes. Contrairement à ce qu’ils ont le culot de laisser accroire, la France ne résista pas. Seuls quelques Français eurent le mérite, au péril de leur vie, de faire usage du verbe « résister ». Mais parmi ceux-là, il serait vain de rechercher des aïeux vers lesquels Emmanuel et Nicolas fussent en droit de se revendiquer. Au sein de leurs familles politiques et idéologiques, il fut toujours de bon ton de courber l’échine devant les plus forts, de se soumettre, de capituler et de servir docilement les destructeurs, les défaiseurs des sociétés humaines nourries des beaux rêves de justice, de liberté, d’égalité et de fraternité.

Tarissement des ventouillaisons. Les cerisiers s’affolent. Les lilas leur emboîtent le pas. C’est l’printemps. J’emprunte à Ferré refrain et couplets de la rengaine fredonnée à l’aube de ce jour.

C’est l’printemps. Ma saison de prédilection. Celle où ma Juliette me retrouvait certains matins, à une heure indue, agenouillé devant les tulipes de l’une ou l’autre plate-bande qui cernaient la maison, attendant l’instant où enfin effleurées par les premiers rayons du soleil, elles consentiraient à ouvrir leurs corolles et à m’autoriser à l’émerveillement devant la profusion des couleurs et à la révélation des mystères dissimulés au cœur de chacune des fleurs. Ou bien encore, sous un cerisier ou sous un pommier, secouant les branches basses, celles qui étaient à portée de mes petites mains, et qui déversaient sur moi leurs pétales plus blancs que neige, neige si douce sous laquelle j’ai sans doute rêvé de disparaître.

AMP. Images resplendissantes gravées dans ma mémoire. Si vivantes. Dont les vibrations ont provoqué en moi des émotions singulières et qui s’en reviennent me bouleverser en ce nouveau printemps. La Meuse s’écoule-t-elle encore parmi les pontons de la baignade ? A-t-elle effacé à tout jamais les traces laissées là-bas par des adolescents qui ne doutaient alors pas que l’éternité leur était acquise ? Eux qui s’émerveillaient parmi les espaces qu’Arthur avait fréquenté bien avant eux. Qui leur avait signifié, mais l’avaient-ils lu, que « l’éternité, c’est la mer allée avec le soleil » ?

Il émanait d’AMP une lumière dont j’étais alors certain qu’elle portait en tous ses reflets une promesse d’éternité.

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