Instruction Publique
Mardi soir.
Les enfants d’une école publique de Montpellier, rassemblés en une impressionnante chorale, offrirent à leurs parents (et grands-parents) un tour de chant éclectique, comme un voyage autour du monde.
Pour réunir tant de belles jeunesses, il était nécessaire de leur trouver un lieu approprié.
En leur grande générosité, les édiles locaux leur accordèrent le droit d’occuper la salle de spectacle de l’ancienne mairie.
La salle Pagézy.
Une salle bruyante, inconfortable, dans la proximité de la « French Tech » (sorte de miroir provisoire des technologies périssables).
Les enfants ne ménagèrent pas leur peine.
Assistés des enseignants qui s’étaient engagés pleinement dans cette belle aventure.
Bravo !
Quant aux édiles locaux, ils brillèrent par leur absence.
Point de Grand Métropolitain ni de maire-adjoint à l’instruction publique.
(Je garde une affection particulière pour cette dénomination d’autrefois d’une si noble fonction !)
Point de pot offert aux enfants et (éventuellement) à leurs enseignants.
Des parents « réquisitionnés » pour ranger les sièges à l’issue du spectacle.
Une générosité d’un genre nouveau de la part du Grand Métropolitain qui si longtemps fréquenta les Solférinistes et mania avec cette dextérité qui caractérise les arracheurs de dents l’équerre et le compas.
Aucun geste de reconnaissance à l’égard de l’école publique.
Alors que l’Hercule des Foires électorales et ses Féaux viennent de consentir un cadeau plus que conséquent aux écoles confessionnelles.
Deux poids deux mesures.
Un révélateur ô combien éloquent du vrai positionnement politique de notre Bourgmestre : la droite n’a nullement besoin de se préparer aux prochaines échéances électorales, un homme à elle est déjà dans la place.
Rapide détour chez Sauramps lors de mon cheminement vers l’ancienne mairie. Non pour acquérir des livres : le divorce est consommé. Mais pour respirer l’ambiance. Plutôt morose. La Stasi maison ne m’a pas interpellé. Et pour cause : je m’étais privé de mon cartable.
Les Nouveaux Maîtres des lieux n’ont peut-être pas l’intention de pérenniser la librairie. Une lecture en diagonale d’une récente édition de la Gazette m’incite à penser qu’ils ne tarderont pas à la transformer en quelque chose d’autre. Une boutique « tendance » ayant vocation à capter la clientèle robotique, là où le livre sera réduit à l’accessoire, voire même au superflu.