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Comédies
12 avril 2017

Animal humain

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L’animal humain de souche française me déconcerte.

A un point tel que je ne me hasarde plus à reprocher au Général aux bras si longs de l’avoir qualifié, voilà cinquante ans, de veau.

L’animal humain de souche française qui donc est possiblement un veau se soumet sans rechigner à des volontés qui lui sont étrangères.

Plus encore : il se résigne à subir, y compris jusque dans son sommeil, la longe qui le maintient solidement attaché au pilier central érigé par la société dont il consent à n’être plus qu’un reflet.

Je l’observe lors de ses cheminements au cœur de la Cité.

Puisqu’il s’est urbanisé.

Son regard ne quitte plus l’objet que ses Maîtres ont greffé à l’extrêmité de la longe, une sorte de cadran lumineux, une machinerie électronicante dont je subodore qu’elle lui signifie, à chaque instant, ce que doit être son comportement.

Il ne voit plus ses semblables.

Peut-être fut-il privé précocement de cette faculté là ?

Mais c’est lui qui, tout de même, dispose du droit de participer à cette Farce que ses Maîtres appellent « Election ».

L’Election du Roi de la Raie Publique.

Farce triviale au terme de laquelle il ne résultera que regrets et amertume.

Pour chacun des veaux, bien entendu.

L’électronicante machine le harcèle et le persuade de déposer dans une urne, un de ces prochains dimanches d’avril, un bulletin portant le nom de l’un ou l’autre des onze candidats.

Les Postulants.

Des Marionnettes réduites à faire de la figuration.

Mais dont les discours enfiévrés simulent d’improbables orgasmes.

L’essentiel se joue en effet ailleurs que sur les tréteaux branlants où ces objets politiques se donnent à voir.

Dans les coulisses, les sous-sols, les cabinets même pas secrets.

Sans que personne ne se préoccupe de la lente et inexorable agonie de Dame Démocratie.

Qui se déroule pourtant sous leurs yeux.

Leurs yeux qui ne voient pas.

Quand la Bête Immonde a déjà entrepris de dévorer la charogne.

L’indifférence conjuguée à l’aveuglement et à l’imbécillité.

Toute honte bue, la reproduction, mot pour mot, des discours concoctés par les Valets des Maîtres, les plumitifs dévoués et serviles.

Les envolées bellicistes.

Les falsifications.

Au nom de valeurs à ce point abîmées, défigurées, méconnaissables, qu’il m’advient de me demander ce que le Veau qui les écoute et qui opine a bien pu retenir des pires moments de l’Histoire du pays où je ne naquis que par hasard.

Puisque le pire est à notre porte.
Mais qu’il est plus commode, et sans doute plus rassurant, d’ignorer sa proximité.

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