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23 février 2017

Clémenceau 7

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(Situation ô combien dramatique reflétée sur le site de La Bayletterie)

 

Un bref instant de jubilation.

Entre Clémenceau 6 et Clémenceau 7.

Lorsque je me suis retrouvé entraîné par une foule de jeunes gens et de jeunes filles, lycéens et lycéennes qui manifestaient contre les violences infligées en région parisienne au jeune Théo par de zélés policiers.

Clopin-clopant.

Les bras chargés du peu des victuailles destinées à un dîner qui sera frugal et des trois bouteilles de vins respectables (dont un Faugères blanc mitonné en ses caves par une avenante vigneronne, un nectar pour lequel je me ressens de rarissimes affinités).

Trottinant.

Veillant à ne pas glisser, en ce jour de brumes bretonnisantes, sur l’un des pavés malveillants, de ceux qui font le charme de Montpellier.

Humant la délicate quoique prégnante odeur d’une poubelle enflammée par d’innocentes menottes.

M’engageant ensuite sur la chaussée pour prendre connaissance du texte peint en lettres capitales sur un calicot de récupération.

Regagnant ensuite le trottoir, surveillé de près par un CRS posté à l’avant-garde des forces de répression positionnées par leurs engalonnés au niveau de Clémenceau 7.

Moquant une grenouille de bénitier qui, fesses serrées, refermait en toute hâte les grilles d’un établissement confessionnel dont je m’afflige de participer à l’insu de mon plein gré au financement.

Regrettant de n’avoir plus ni la force ni l’allant nécessaires à l’extraction d’autres pavés afin d’ériger, toujours au niveau de Clémenceau 7, un début de barricade.

La trouvant fort gentillette cette jeunesse manifestante.

Désireux de lui narrer d’anciennes épopées parisiennes lors d’un printemps dont les souvenirs continueront à me réjouir jusqu’à l’instant de mon dernier souffle.

Selon des protocoles déjà fort anciens, la Bayletterie évoque ce midi des « dégradations » en centre ville tout en publiant sur son site torche-cul (je le concède l’image est hasardeuse, voire même inappropriée) trois images non signifiantes.

Mais, et surtout, elle reprend à son compte la thèse de la manipulation de ces quelques centaines d’enfantelets par des groupuscules gauchistes.

Je note que le commun des flics ne varie pas en ses approximations et que les prétendus hérauts de l’information déontologiquement pure l’accompagnent dans ses élucubrations.

Car enfin, le flic est-il le serviteur du Bien Public, ce dont tentent de me convaincre depuis quelques septante ans tous ces hommes de bien à qui fut successivement confiée,  gens de droite et gens dits de gauche, la gestion du ministère dit de l’intérieur ?

Leur mission première n’est-elle pas d’une autre nature : faire à tout prix régner l’ordre dominant ?

J’arrête là.

Les braves gens que je côtoie chaque matin expriment, eux, de plus nobles préoccupations.

Ce matin les obsédait le retour d’affection qui rapproche sans que cela ait été prévu par les plus éminents des politotologues l’ancien commis de la banque Rothschild et François le Béarniais.

Un soudain embrasement, une passion hors du commun, unissant pour le meilleur et surtout pour le pire un Enarchiant n’ayant jamais eu peur du ridicule et un clone des archaïques personnels politiques, joyaux d’une Quatrième République qui se singularisèrent en mes très vertes années.

Lorsque soudain, un égaré qui venait d’absorber son ultime gorgée de café noir hasarda une stupéfiante interrogation.

« Et Mémé Lenchon ? »

Qui ça ?

Flash-back.

Extraction du magma de mes souvenirs.

Un nom.

« Santerre ».

Nom d’emprunt et de camouflage pour celui qui milita si longtemps au sein de l’OCI (Organisation Communiste Internationale, pour les non-initiés).

Socialo-trotskyste pendant si longtemps.

J’en ai des frissons dans le dos.

 

 

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