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Comédies
9 novembre 2016

Donalderies

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Fabienne Saintes-Fesses me le susurra dans le creux de l’oreille aux aurores de ce jour : Donald venait d’être désigné par le peuple américain nouveau Maître du Monde.

Donald.

Un septuagénaire couillu.

Mais surtout, un richissime capitaliste.

Je ne m’inquiète donc pas : ses pairs lui feront entendre raison et il mènera, depuis la Maison Blanche, une politique semblable à celle qu’aurait mise en œuvre sa prétendue rivale (mais dans laquelle je persiste à ne voir qu’une complice, une partenaire, une conjurée).

Solidarité de classe oblige.

D’ailleurs souvenez-vous.

Avant Donald, n’y eut-il pas Ronald, comédien de séries B, ou bien encore Djorgedebeulioubouche ?

Le pire, n’est-ce pas ?

Et pourtant !

Nous avons survécu.

Ce matin, l‘ignoble canaille a déjà mis quelques glaçons dans son Bourbon.

Non ?

L’essentiel est déjà hors de ces considérations-là.

Ce dont il serait utile et urgent de prendre conscience, c’est que ce bouffon a distillé durant des mois des poisons dont les effets secondaires sont infiniment redoutables.

Non seulement dans les consciences des américains moyens, petits blancs si fiers de leur blanchitude, le doigt arrimé à la gâchette de leur colt, toujours prêt à exterminer les incongrus.

Mais aussi dans les consciences anesthésiées de tant de franchouillards que terrorise l’irruption d’autres incongrus dans leur médiocre quotidien.

Ce qui m’interroge quelques heures après que Fabienne Saintes-Fesses m’eût susurré l’affligeante nouvelle, ce sont les conséquences sur ces si fragiles consciences franchouillardes de la victoire électorale de Donald.

Elles qui déjà ne dissimulaient pas leurs appétences et avaient commencé à se vautrer dans les marinasseries.

Les petits blancs américains leur indiquèrent hier les chemins du possible.

Ceux que nous considérions en notre grande naïveté comme relevant de l’impossible.

Les mêmes causes ne produisent-elles pas les mêmes effets ?

Si oui, ne nous revient-il pas la responsabilité de désigner les responsables de ce pourrissement collectif consécutif à l’anéantissement des valeurs collectives dont nous eûmes pourtant raison d’être si fiers ?

N’est-il pas temps d’écrire et de publier nos « J’accuse » ?

J’accuse le capitalisme mortifère, bien entendu.

Celui qui détruit la planète et renvoie l’humanité au servage.

Mais j’accuse aussi ceux qui non contents de s’en être accoutumés s’en sont faits les complices.

Le servile personnel politique qui a dévoyé et dénaturé la démocratie.

Donc, et si je m’en tiens au seul pays où me fit naître le hasard, j’accuse le Monarque d’aujourd’hui et sa Cour d’être les premiers pourvoyeurs d’électeurs favorables au parti qui réchauffe en son sein la Bête Immonde.

Cette Bête qui partout dans cet Occident a priori si vertueux s’extrait des limbes, et cela dans une indifférence qui me stupéfie.

Sa pourtant résistible ascension fait plus qu’assombrir mes vieux jours : elle fait renaître en moi le souvenir des tragiques évènements dont j’avais cru qu’ils n’étaient déjà plus que l’Histoire.

Aujourd’hui, ce n’est plus l’angoisse qui me submerge, mais bel et bien la peur.

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