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26 septembre 2016

Harkis

combien_de_harkis

 

 

 

 

 

 

 

La colère plus que la honte.

Les phrases maintes fois reproduites par la chaîne de l’information itérative.

Celles que prononça hier le Monarque finissant, ces phrases qui sonnaient si faux.

La compassion frelatée.

Avec un seul objectif : engluer les uns et les autres dans une vision réactionnaire, donc mensongère de l’Histoire.

Oui, il y eut bel et bien le scandaleux abandon, voilà plus d’un demi-siècle, par la soldatesque franchouillarde de ceux qui avaient été ses supplétifs.

Les Harkis.

Contraints ou consentants.

Impliqués de leur plein gré ou non dans une guerre qui a laissé en moi d’indicibles souffrances.

Victimes à n’en pas douter.

Mais victimes de quoi ?

Si ce n’est du colonialisme franchouillard, de cet aveuglement qui fut commun à ceux qui gouvernaient et à ceux qui étaient chargés de faire régner l’ordre impérial.

Je n’ai rien oublié des cartes de géographie accrochées aux murs de la classe que le gamin d’Ardenne fréquenta au début des années cinquante de l’autre siècle.

Afrique Occidentale Française.

Afrique Equatoriale Française.

Indochine.

Afrique du Nord.

Au centre de laquelle figurait cette malheureuse Algérie découpée en trois départements.

L’Algérie devenue française par le fer et le feu.

Dont le Peuple fut privé de tout.

Et d’abord de la liberté de déterminer son devenir.

Alors que s’achevait la guerre, lorsque le Général aux bras si long se vit contraint de reconnaître que l’Algérie n’était pas la France, je lus les si rares témoignages qui racontaient les abominations perpétrées par la soldatesque franchouillarde.

Laquelle soldatesque délégua aux Harkis certaines des basses besognes.

Cette grandeur de la France dont le Monarque se fit l’apologue hier ?

Comme si Mollet et consorts n’étaient pas morts.

Comme s’il n’était rien de plus urgent d’assurer une continuité dans le déroulement de cette Histoire en y intégrant ceux qui ne furent victimes que d’une seule chose : la politique coloniale poursuivie par tous les gouvernements français, du temps des conquêtes, brutales, virulentes, à celui du délitement.

Un peu plus d’un siècle d’une noirceur absolue.

Mais que les idéologues du système continuent à parer des vertus de l’émancipation !

Alors qu’il suffit de voir ce qu’il était advenu du Peuple Algérien au terme de ce long siècle de domination impériale.

L’extrême misère.

La sujétion.

L’arbitraire subi jusque dans les menus évènements de la vie quotidienne.

Des textes et des images montrent ce qu’étaient il y a soixante ans les conditions d’existence de l’immense majorité des Algériens.

Que certains d’entre eux aient accepté ou se soient résignés à collaborer avec leurs bourreaux, c’est un fait.

Quinze ans plutôt, des français de bonne et belle souche n’avaient-ils pas collaboré avec les nazis ?

Mais, et à moins que de persévérer dans le mensonge, encore faut-il leur reconnaître le seul statut qui puisse leur convenir : celui de victimes des pratiques perpétrées par un pays qui se revendiquait déjà des droits de l’homme et du citoyen.

Mais qui, durant tout ce temps de l’Histoire, se livra à ce qu’il faut bien reconnaître comme tels, des crimes contre l’Humanité.

L’exercice d’auto-absolution auquel se livra hier le Monarque administre la preuve que ceux qui gouvernent aujourd’hui ne sont que les avatars de leurs indignes prédécesseurs, ces esprits bornés qui salirent et abîmèrent le rêve d’un socialisme libérateur.

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