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3 juin 2016

Changement d'herbage réjouit les veaux

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« Changement d’herbage réjouit les veaux ! »

Des veaux qui sont conviés à brouter les pelouses sur lesquelles vont évoluer dès le dix juin des troupes de danseuses légères (plus communément appelés « foutreballeurs »).

Dans une vision très gaullienne de leur fonction.

Tricolorisation.

Cocoricotages.

Et, du moins l’appellent-ils de tous leurs vœux, des pintes de sang impur pour abreuver des sillons qui, en ces temps d’incertitudes cycloniques, n’en demandent pas tant.

Pour ce qui n’est plus vraiment du sport, mais d’abord et avant tout du business.

Le culte trivial du Veau d’Or.

Le foutreball.

Blatter et Platini.

Les veaux béent.

A bourse déliée.

Puisque le business est le business.

Les Médiatouilleurs sont priés d’exalter les instants prodigieux durant lesquels l’inconsistant ballet se transforme en une guerre au terme de laquelle les vaillants foutreballeurs gaulois défileront sur les Champs Elysées sur le capot d’antiques tractions avant, véhicules qui firent beaucoup pour la renommée de la firme Citroën.

Du moins s’ils parviennent à terrasser leurs nombreux et farouches ennemis.

Cocoricotages collectifs sous le regard du Chapon, ce paltoquet que je fis Roi de France (à l’instar de plusieurs millions de mes concitoyens).

Emu le Monarque.

Qui cocoricotera à la façon d’un Chapon, avec des trémolos dans la voix.

J’anticipe, bien évidemment.

Pour atteindre à cette apothéose, nos foutreballeurs gaulois devront d’abord exterminer du roumain, de l’helvète confédéré et je ne sais trop quelles autres cohortes de combattants venues de contrées européennes dont les indigènes moquent le veau franchouillard.

Ce qui m’importune, c’est que durant cinq ou six semaines, la vie du pays qui est encore un peu le mien se concentrera sur ce qui n’est qu’un évènement sportif.

(Donc modeste, fraternel, pacifique, festif.)

La Médiatouillerie claironnera, à moins que des défaites prématurées n’obligent les vaillants foutreballeurs gaulois à réintégrer leurs foyers.

Les veaux beugleront dans ces vastes étables collectives que les esthètes, à l’instar de Pinochet, appellent « stades ».

(Les stades étant susceptibles, au gré des circonstances, de se transformer en abattoirs.)

Ils oublieront leur triste condition ordinaire.

Celle des serfs, des ilotes, des gueux.

Et ceux qui ne lésinent pas pour qu’il en soit ainsi, les Puissants qui les exploitent, les méprisent, les humilient, ceux-là leurs concocteront d’autres jeux censés faire leurs délices.

Les jeux de la poêle à frire, plutôt d’essence aristocratique, du côté de la porte d’Auteuil.

Et dès le mois de juillet, le Four de Transe, dans lequel s’engouffreront quelques dizaines de post-adolescents souffreteux mais remis en selles grâce aux soins vigilants de médicastres inféodés à d’indélicats laborantins.

Un nouvel herbage pour les veaux : celui des alpages.

Horrifié, je m’en vais prendre le maquis.

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