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24 mai 2016

Débâcle

78546

 

 

 

 

 

 

 

 

En quelque sorte, un très lâche soulagement.

Il n’a manqué que quinze mille et quelques voix au facho autrichien pour remporter le scrutin et s’installer à la Présidence de la République du pays qui vit naître celui qui devint le Führer.

Donc le pire ne s’est pas tout-à-fait produit.

Mais le boulet passa si près que certaines manifestations de « joie » me paraissent pour le moins intempestives.

« Ouf »….

L’onomatopée n’est-elle pas déjà superflue ?

Tant le constat est affligeant : un autrichien sur deux a voté pour un descendant en ligne directe du dit Führer.

En toute conscience.

Et c’est bien ce qui m’effraie.

Or donc, lorsque je lis ici ou là des proclamations de victoire, proclamations concoctées par des gens qui se réclament toujours de la gauche et de ses valeurs, je ne m’interroge même plus, j’affirme au contraire que le pire est pour demain.

Les tenants de la bête immonde ont d’ores et déjà remporté cette victoire que des innocents ou des coglione accordent, eux, à un Verdouilleux vieillard qui se contentera d’inaugurer les chrysanthèmes et accordera son blanc seing à la coalition des vaincus pour gouverner un pays un plus prospère que ne le prétendent certains commentatouilleurs et politotologues.

C’est une gravissime défaite que viennent de subir, sur les rives du Danube, celles et ceux qui étaient censés incarner le progrès, lequel progrès conjugue dans un même élan liberté, égalité et fraternité.

Une défaite qui est aussi celle de nous tous qui sommes arrimés aux mêmes valeurs.

Alors que nos communes lignes de résistance cèdent un peu partout en Europe, que l’Autriche n’est malheureusement pas un cas isolé (donc isolable).

Hongrie, Pologne, Slovaquie….

Jusqu’aux pays scandinaves.

Jusqu’à cette France immaculable et pourtant déjà abimée, déjà profanée.

Certains se réjouissent de n’avoir pas eu à subir l’ultime affront.

Ils imitent en cela les autruches, volatiles qui ont la fâcheuse habitude (prétend-on) d’enfouir la tête dans le sable afin de ne point voir la bête immonde qui se prépare à les dévorer.

Les fachos et néo-nazis du 21° siècle ont déjà investi nombre de nos places fortes.

Alors même que ceux auxquels nous avons confié la responsabilité d’assurer notre défense collaborent avec l’ennemi.

Alors même qu’ils n’ont de cesse de désespérer le Peuple et de le pousser dans les bras de l’ennemi.

Puisqu’il s’agit bien d’un ennemi, un ennemi déterminé à faire renaître la bête immonde.

L’Europe qui faillit être agonise.

Les vieux nationalismes se parent d’une apparente modernité.

Mais s’exhalent les relents infects du racisme, de la xénophobie, de l’intolérance, de la barbarie.

Oui, les barbares sont déjà chez nous, dans toute cette Europe dont l’Histoire révèle pourtant les stigmates purulents de guerres toutes plus abominables les unes que les autres.

Hier, à Vienne, nous, gens dits de progrès, nous avons subi une humiliante défaite.

Les loups ne sont certes pas encore entrés dans Paris.

Mais les deux villes capitales sont à ce point jumelles qu’il ne suffit plus de se boucher les oreilles : les hurlements des meutes résonnent sous les voûtes des deux opéras, l’autrichien et le français.

Notre civilisation se défait.

La débâcle est imminente.

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