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11 avril 2016

Zatouilleries

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J’aurais pu de même façon que l’escouade des coglione qui trois fois par jour chante les louanges de l’Hercule des foires électorales proclamer par anticipation, avant même que les trois coups n’aient été frappés sur la Pleine Lune, que la ZAT 2016 fut un évènement culturel d’exception.

J’ai préféré me conformer aux suggestions formulées par l’Ephémère Directeur et me « laisser guider par mes oreilles » tout traînant mes brodequins dans le quartier de Figuerolles, quartier investi cette année par de nombreux et talentueux artistes.

Je n’ai ni tout vu ni tout entendu.

Ce qui aurait outrepassé le possible d’un bonhomme qui porte les stigmates de son âge.

J’ai vu et j’ai entendu des moments de culture que j’ai plutôt appréciés.

J’ai applaudi à quelques « performances », dont les « Balconnades ».

Puis j’ai regagné ma tanière avec tout plein d’interrogations dans ma vieille tête.

Après avoir beaucoup marché.

Frustré.

Non point tant pour moi-même qui avais trouvé dans la programmation de quoi titiller ma curiosité.

Mais pour une bonne partie des gens qui habitent le quartier de Figuerolles.

Les Invisibles.

L’Ephémère Directeur avait certes concocté une programmation culturellement recevable.

Recevable par des gens qui sont des familiers de ces choses-là.

Des gens qui vinrent en grand nombre aux heures où je cherchais moi aussi mes propres repères.

Peut-être satisfaits eux aussi, ces gens-là, en leurs intimes tréfonds intellectuels.

Qui marchèrent là où d’ordinaire jamais ils ne marchent.

En ce quartier de Figuerolles qui, d’ordinaire, ne se fréquente pas.

Un quartier avec ses pas ressemblants qui y survivent dans des conditions sur lesquelles il est préférable de ne pas s’attarder.

Des venus d’ailleurs presque lointains, mais aussi des sédentarisés à l’insu de leur plein gré.

Des pauvres.

Des sans avenir.

Des marginalisés.

Ma frustration naquit de ce constat : les pas ressemblants furent confinés à l’extrême marge de la « nouvelle expérience forte et inédite », de la « symphonie urbaine » mises en musique par l’Hercule des foires électorales et l’Ephémère Directeur.

Avec ce petit peu de condescendance mâtinée de sexisme qui enclot les femmes sédentarisées à l’insu de leur plein gré dans leurs triviales fonctions de cuisinières chargées de régaler les papilles des visiteurs « avec un repas haut en couleurs ».

Bien loin de l’approche humaine et fraternelle qui enchanta ce lieu, celui de la chapelle Gély, avant que l’Hercule des foires électorales ne décrétât l’élimination de l’homme qui faisait vivre cet espace-là en symbiose avec celles et ceux qui l’habitent.

Un espace à peine récuré, du travail à la va vite effectué sans aucun doute dans les heures qui précédèrent l’évènement, avec ses lots de détritus oubliés dans un recoin de verdure, ses amoncellements de mégots le long d’un trottoir, ses dépliants publicitaires emportés par les bourrasques du vent.

Des pas ressemblants confinés ici comme par inadvertance, mais pas du tout chez eux le temps de la zatouillaison.

Les autres.

Les quasi Invisibles.

Venus d’ailleurs presque lointains.

Mais qui, à l’instar des sédentarisés à l’insu de leur plein gré, sont dotés d’une culture.

D’une belle et grande culture.

Celle-là même qui imprégna autrefois tous les Peuples du vaste bassin méditerranéen.

La ZAT ignora la culture des Invisibles.

Conforme la ZAT.

Policée la ZAT.

A l’image de l’Hercule des foires électorales.

 

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