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6 février 2016

Enfantillages

Jacques Brel - Fils de

 

Montpellier.

Une sympathique soirée.

Organisée par une « Maison Pour Tous », équipement municipal à vocation sociale et culturelle.

Sur le thème : « Vertiges de l’amour ».

En présence de deux écrivains qui m’étaient, j’en dois l’aveu, totalement inconnus : Raymond Alcovère et Jean Azarel.

Chacun d’entre eux étant convié à lire quelques passages de leurs œuvres respectives, romans et recueils de poèmes.

Le public ?

Des femmes et des hommes d’âge vénérable, plutôt bien installés dans leur vie a priori conforme et rangée.

Amoureuses et amoureux des belles lettres.

Affamées et affamés comme en témoigna la ruée de quelques-unes et de quelques-uns d’entre eux sur le buffet préparé par le personnel de l’établissement, leur voracité propice à l’empiffrement de victuailles proposées sans qu’il soit nécessaire de délier les cordons de la bourse.

Un public de gens distingués, donc respectables.

A deux exceptions près : une maman et sa fillette.

Une maman et sa fillette venues d’une « cité » toute proche.

Des pas tout-à-fait ressemblants.

Des autant moins ressemblants que la fillette eut très vite la malencontreuse idée de manifester son plus total désintérêt pour les vertiges de l’amour.

De même manière que le font tous les enfants de cet âge-là, soit donc trois ans (à vue de nez).

Mais de telle manière que la gente dame assise à ma gauche (et  somptueusement décorée de quincailleries dont je suis incapable d’estimer le prix), étouffa sans vraiment les contraindre des cris d’indignation qui ne dissimulaient pas ceux par lesquels elle exigeait l’exclusion immédiate des intrus, égarés au sein d’une société à laquelle ils n’auraient évidemment pas dû être autorisés à accéder.

La maman, une vraie maman (quoique que beaucoup trop peu ressemblante aux yeux de la gente dame), anticipa ce qui pouvait à tout instant prendre les apparences d’une vindicte non pas populaire mais si bien pensante.

Elle récupéra sa fillette puis quitta le lieu de l’office culturel le plus discrètement possible.

Tandis que je fredonnais à la gente dame assise à ma gauche quelques paroles de certaine chanson du Grand Jacques.

« Fils de bourgeois ou fils d’apôtre,

Tous les enfants sont comme les vôtres,

Fils de César ou fils de rien,

Tous les enfants sont comme le tien.

Le même sourire,

Les mêmes larmes,

Les mêmes alarmes,

Les mêmes soupirs… »

 

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