Excessivement primaire

Pathétique !

Voici que d’éminents intellectuels pétitionnent afin d’exiger l’organisation de « primaires » à gauche.

Une revendication géniale concoctée par des gens qui de toute évidence souffrent de myopie et de strabisme.

Même si le problème n’est examiné que par le petit bout de la lorgnette.

Vu de ce côté-là, il est en effet évident que François Mollétollande sera candidat à sa propre succession.

Le mémorable auteur de l’opuscule « La gauche bouge » (1985) élabore en effet une stratégie censée lui permettre de rester sur le trône cinq années supplémentaires.

Une stratégie immorale, donc scandaleuse, qui devrait révulser tout socialiste non encore immergé dans les marécages du néolibéralisme : s’assurer le concours de la Virago dont il appelle de tous ses vœux la présence au second tour du tournoi électoral chargé de doter la France d’un Monarque à contrat à durée déterminée.

Mais une stratégie qui pourrait bien s’avérer payante et pour laquelle il n’est nul besoin d’appeler le peuple de gauche à choisir parmi la multitude de celles et ceux qui se rêvent calife à la place du calife.

Un discours moralisateur suffira en effet, à la veille du second tour, pour convaincre en mai 2017 le ventre mou de l’électorat d’apporter ses suffrages à François Mollétollande plutôt qu’à la Virago (laquelle aura terrassé au préalable Nicolas l’Avorton).

Un remake de l’élection de 2002, bien dans la tradition corrézienne.

Voilà pour le prévisible.

Car ce que je reproche d’abord et avant tout aux instigateurs de la dite pétition, c’est de persévérer dans la défense d’un scrutin dont il est patent qu’il pervertit et dénature la vie politique française.

« Le coup d’état permanent » a d’ores et déjà atteint ses limites.

La question n’est donc plus de savoir si ce pays a encore besoin d’un Monarque, mais comment le débarrasser au plus vite de la Monarchie.

Non pas dans dix ou vingt ans, mais dans le très court terme.

Le vieil Etat/Nation se délite.

La République fut vidée de sa substance par ceux qui avaient reçu mission de la préserver de la vérole néolibérale.

C’est donc une foutaise que de laisser croire qu’il suffirait de remplacer François Mollétollande par je ne sais quel autre « leader » socialiste, voire même par la Verdouilleuse ou par Pierre fils de Paul pour que s’arrangent les affaires d’un pays en faillite.

Je milite pour l’éradication de la Monarchie, pour l’instauration d’une démocratie qui rende au peuple la totalité de ses prérogatives.

Ce peuple qui, quant à lui, ne dispose que de deux opportunités pour abattre le système nocif dans lequel patauge la société politique.

Soit délégitimer la Monarchie en refusant de participer à la farce électorale.

Soit se lancer dans l’aventure de la révolution et faire rendre l’âme aux vieilles structures étatiques.

Deux éventualités qui, dans le contexte actuel, me semblent relever de l’impossible.

La virulence de l’offensive néolibérale et le climat de peur entretenu par François Mollétollande et Manu Mochevalls ont en effet pour corollaire une inertie collective.

Laquelle favorise les desseins de la Virago.

Mais ceci est une autre histoire.