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23 décembre 2015

Déchéance

francois_hollande_roi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je ne suis ni fier ni heureux « d’être » français.

Je suis français.

Et c’est tout.

Mes père et mère forniquèrent un jour de fin d’été, en 1941.

(Je me prends tout-à-coup à rêver qu’ils me conçurent sous le couvert d’un grand chêne de la forêt d’Ardenne ou sous les frondaisons qui confèrent tout son charme au Mont Olympe, charmante et verdoyante colline qui surplombe de trois ou quatre dizaines de mètres la cité où naquit bien avant moi mon très illustre compatriote Arthur Rimbaud).

Je m’extirpai du ventre de ma mère le 6 juin 1942.

Les papiers de l’état civil en font foi : la nationalité française me fut imposée d’emblée.

Bien que la France d’alors n’existât plus, qu’elle subissait le joug nazi, que ses chefs avaient fait allégeance au Führer et que leurs sbires poursuivaient tous les non-conformes, les rebelles, les résistants, les insoumis.

Il m’advint de croiser lors de la phase ultime de mes humanités un professeur d’exception qui enseignait la littérature aux jeunes gens qu’il initia aux Lumières.

C’est à lui, Monsieur Michel Joly, que je dois d’avoir découvert Montesquieu, de m’être imprégné du sens et de la portée du texte dont j’ai souvent cité cette phrase : "Si je savais une chose utile à ma nation qui fût ruineuse à une autre, je ne la proposerais pas à mon prince, parce que je suis homme avant d'être français ou bien parce que je suis nécessairement homme et que je ne suis français que par hasard."
Lorsque, aujourd’hui mercredi 23 décembre, j’apprends par la larbineuse Médiatouillerie que l’Affligeant Monarque a décrété en son âme et conscience  « l’extension de la déchéance de nationalité à tous les binationaux » condamnés par la justice d’un pays si peu républicain, je considère qu’il est urgentissime de sonner le tocsin.

Voici que l’Homme aux cheveux teints me confirme que non seulement depuis 2005, il est un néolibéral camouflé sous les apparences d’un socialiste bon teint, mais qu’en plus il s’englue désormais dans un scandaleux fricotage avec la Virago et les tenants de la Bête Immonde.

Voici que s’en vient le temps des pires, des plus abjects reniements.

La France n’est (ne sera) plus la patrie des droits de l’Homme.

La France, « sa » France se concédera le droit de rejeter des êtres humains dans la catégorie des Apatrides.

Des gens qui n’existent pas.

Des gens qui n’existent nulle part.

L’Affligeant Monarque, le néolibéral autoproclamé dès 1985, ouvre la boîte de Pandore.

L’Affligeant Monarque diffuse dans une société en perte de repères les miasmes infects qui prolifèrent au cœur des idéologies dont se gave l’extrême-droite.

Tant il est vrai qu’il a besoin de la Virago s’il veut caresser l’espoir de régner cinq années supplémentaires sur ce pauvre pays dont il entend faire sa chasse gardée.

Ces deux-la formeront un couple indissociable, un couple fusionnel, jusqu’aux élections présidentielles de 2017.

La France atteint au comble de l’abjection.

Je me déchois de ma nationalité française.

 

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