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14 décembre 2015

Basta!

Léo Férré Ils Ont Voté

 

Je pourrais me contenter d’un succinct commentaire à la Léo Ferré (« Ils ont voté », chanson qui remonte aux années Tonton).

« Dans une France socialiste
Je mettrais ces fumiers debout
A fumer le scrutin de liste
Jusqu'au mégot de mon dégoût
Et puis assis sur une chaise
Un ordinateur dans le gosier
Ils chanteraient la Marseillaise
Avec des cartes perforées

Le jour de gloire est arriv… ouais ! »

 

Mais j’ai le dégoût.

Partout.

Des couilles jusqu’au cerveau.

Des couilles, puisqu’elles me furent nécessaires pour me rendre, hier, jusqu’au bureau de vote et y accomplir ce qui se définit comme un devoir.

Un cerveau qui s’évertue ce matin-même à démêler le vrai du faux, la sincérité de l’imposture.

Moi que la Médiatouillerie submerge d’une multitude de commentaires frelatés.

Le lâche soulagement d’une corporation qui œuvra en faveur de l’émergence de la Bête Immonde.

Une corporation soumise, à de très rares exceptions près, à ses Maîtres et à leurs Relais.

La fille et la petite-fille du Vieux Facho auraient donc subi l’humiliation que lui infligea un électorat revenu, le temps d’un scrutin, au bon vieux républicanisme et à ses valeurs empreintes de l’irrépressible désir de Liberté, d’Egalité et de Fraternité.

La belle affaire !

Il suffit d’effectuer un rapide calcul : les tenants de la Bête Immonde ont encore grappillé des voix entre le premier et le second tour.

L’intense campagne, le batelage forcenés n’auront servi qu’à limiter les dégâts et à permettre aux partis qui se prétendent républicains de sauver les meubles.

Le clan du Mal, lui, s’en tire plutôt bien.

Même s’il ne règnera sur aucune des régions qui semblaient, au soir du premier tour, lui être destinées.

(Mais au fait, avait-il la réelle volonté de s’imposer dans ces régions ? N’est-il pas plus commode pour lui de n’être que « la » force d’opposition, de ne pas se confronter aux obligations qui résultent de la gestion avec tous les risques afférents que cela comporte ?

N’est-il plus confortable de préparer la prochaine farce électorale dans la situation de celui qui n’est rien d’autre qu’un observateur critique des actions que d’autres seront amenés à conduire avec des moyens insignifiants, donc sans la capacité, de répondre, au mieux, à quelques-unes des attentes des citoyens ?)

Le paysage politique d’aujourd’hui m’effraie.

Droite et extrême-droite additionnent près de 70% des votants.

Les gauches en sont réduites à la portion congrue.

Or, il existe une réelle porosité entre droite et extrême-droite.

Rien ne différencie sur le fond un Estrosi ou un Wauquiez de la fille et de la petite-fille du Vieux Facho.

Rien, sinon d’imperceptibles nuances.

Hier, ce que les votants ont sauvé, ce n’est pas la République mais un système dont l’agonie se poursuivra jusqu’au prochain scrutin.

Incapable de lire dans le marc de café et n’appartenant pas à la clique des politotologues, je n’entrevois qu’un très mauvais remake du scrutin de 2002.

Un scrutin au terme duquel de bonnes âmes me supplieront de choisir entre la Bête Immonde et l’Immonde Bête.

Ce que je m’interdis par avance.

La clique qui depuis belle lurette n’est plus socialiste ne peut en effet survivre dans l’exercice du Pouvoir que dans la promotion de la Bête Immonde, dans une relation tout autant ambiguë que dévastatrice avec Elle.

Je ne participerai donc pas à un nouveau jeu de dupes.

J’ai trop donné, beaucoup trop donné.

Je m’interdis d’être une fois de trop trompé, floué, abusé par les affiliés au néolibéralisme, les sournois défenseurs des Médéfieux, les inconséquents Guerroyant, les serviteurs du Grand Désordre Capitaliste.

Basta !

Je ne dialoguerai, demain, qu’avec des insoumis, des rebelles, des rêveurs, des utopistes.

Je n’écouterai que des paroles contraires.

Celles que prononcent des femmes et des hommes debout.

Debout contre l’ordre dominant.

Debout contre la tyrannie.

Debout contre la violence capitaliste.

Des femmes et des hommes au Verbe désentravé, n’ayant de comptes à rendre ni à Pierre ni à Jean-Luc ni à aucun de ceux qui se proclament Sauveurs Suprêmes.

Je bous d’indignation lorsque sociologues introvertis et politotologues véreux me rangent dans la catégorie des citoyens de « gauche », catégorie qui serait aussi celle de François et de Manu.

Sous le fumeux prétexte du bulletin de vote dont je fis usage.

La gauche est morte.

Vive la Gauche !

Celle qui réduira à néant les individus qui l’ont desservie, maltraitée, humiliée.

Celle qui exilera les vieux gurus et les prêchi-prêchant sur une quelconque île d’Elbe, là où ils auront le temps de relire les œuvres complètes de Papy Vladimir et de Tonton Léon.

Je rêve d’une insurrection des consciences.

Mais si je m’en réfère à ma propre conscience, je sais que les poisons et la vermine s’y sont accumulés.

Il faudra donc du temps et une volonté hors du commun pour s’en affranchir.

Afin de conquérir le statut de citoyen désentravé capable enfin de soulever des montagnes.

Pour que les générations à venir n’aient pas trop à souffrir de nos renoncements et de nos manquements.

 

A Voce Rivolta !

 

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