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Comédies
10 juillet 2015

Europe

carte

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’observe depuis ma fenêtre l’effondrement d’un édifice commun : la maison Europe.

Ne subsistera bientôt plus qu’un champ de ruine.

J’avais pourtant fini par y croire, moi, à cette édification.

Après que je me fus débolcheviqué, en ces années où j’assistai sans m’en attrister à un autre effondrement, celui de ce que tant de Médiatouilleurs continuent à appeler « l’Empire Soviétique ».

Peu regardant, en fait, sur la nature du nouvel Empire en construction qui de manière insidieuse diffusait déjà les germes d’un totalitarisme d’un nouveau type, le totalitarisme par consentement mutuel, les Peuples européens se résignant à se soumettre à la tutelle d’une caste ne disposant d’aucune légitimité démocratique mais servant avec zèle les vrais Maîtres du monde, Médéfieux et Affairistes associés.

J’ai cru naïvement à l’émergence d’une société européenne, non pas oublieuse de ce que furent les tragédies passées avec leurs cortèges de guerres toutes plus sanguinaires les unes que les autres, mais désireuse de bâtir un espace commun enfin pacifié.

J’avais ignoré l’essentiel, le fondamental : il n’est pas possible de parvenir à une édification durable sur des fondations fragiles, instables.

Or l’élaboration de la construction de l’édifice commun fut confiée non pas à des architectes habiles dans le maniement du compas et de l’équerre mais à des besogneux à la vision étroite et bornée.

De médiocres et dangereux manieurs de truelles.

Aujourd’hui, la maison Europe s’écroule, s’effondre parce qu’elle ne repose que sur un seul pilier : l’économie.

Un piler très fragile, sujet à des crises cycliques, toutes plus violentes les unes que les autres.

Les tenanciers de la maison, épiciers et comptables, n’eurent cependant de cesse de rafistoler ce qui menaça si vite ruine.

C’est qu’ils avaient reçu mission de contenir les Peuples dans leurs élans souvent incontrôlables.

Ils érigèrent de guingois, empressés qu’ils étaient d’enfermer dans une prison idéologique les foules de ceux qu’ils considéraient et qu’ils considèrent toujours comme de dangereux irresponsables.

Les Peuples.

Ils étaient en passe de réussir leur sinistre opération.

Ils avaient inclus dans les espaces exigus de leur baraquement, une sorte de stalag à l’échelle continentale, tant d’anciens féaux de Moscou.

Hongrois, Bulgares, Roumains, Tchèques et Slovaques, Estoniens, Lithuaniens, Lettoniens, Slovènes, Croates…

Ils venaient d’installer aux commandes de leur machinerie un ancien premier ministre luxembourgeois, spécialiste avéré et défenseur intransigeant du secret bancaire.

Ils jubilaient.

N’avaient-ils pas su remédier très vite l’incident apparemment mineur mais inhérent au système au sein duquel ils ne sont que des exécutants : la faillite des Banques ?

Avec notre argent de citoyens et de contribuables.

Sans même solliciter notre avis.

Nous, citoyens et contribuables avons payé et continuons à payer très cher l’incurie, les aventures insensées, les spéculations éhontées réalisées par une meute d’affairistes n’ayant d’autre vocation que de gagner beaucoup d’argent dans le laps de temps le plus court possible.

L’affaire aurait pu en rester là si quelques pays ne s’étaient pas soudainement trouvés dans l’incapacité de rembourser les faramineuses dettes souscrites afin d’éviter l’anéantissement des dites Banques.

L’Irlande, l’Espagne, le Portugal, l’Italie.

La France.

Mais aussi la Grèce.

Un appendice de la maison Europe, une sorte de débarras plutôt mal entretenu, géré depuis tant d’années par quelques crapules tantôt pleinement droitières, tantôt faussement socialistes.

Si mal géré que c’est l’Etat Grec lui-même qui se trouva menacé de faillite.

Ses bailleurs de fonds, dont d’ignobles et d’invertueux Banquouilleurs prétendirent illico lui imposer un remède de cheval, avec moult saignées administrées comme de bien entendu à celles et ceux qui ne disposent que de très peu, voire même de presque rien du tout.

Mais le Peuple Grec n’entendit pas se laisser faire.

A ce point outrecuidant qu’il confia en janvier dernier les rênes du pouvoir à une bande de va-nu-pieds, de gauchistes, d’anarchistes qui tous récusaient le dit remède et qui s’évertuèrent dès leur élection à en confectionner un qui soit compatible avec l’état de santé réel du Peuple Grec.

Insupportable, intolérable aux yeux des épiciers et des comptables !

Un exemple à ne surtout pas suivre.

Un fort mauvais exemple toutefois susceptible de donner de vilaines idées à d’autres Peuples : l’Espagnol (qui votera bientôt), le Portugais, l’Italien peut-être…

Un exemple contagieux.

Donc l’urgence d’éradiquer le mal.

Depuis six mois, tous les pires moyens sont utilisés pour qu’il soit mis rapidement un terme à l’aventure Syriza.

Mensonges, falsifications sur le versant Médiatouilleux.

Brutalité, menaces, coups tordus, intimidations sur le versant des Exécutants politiques.

Aujourd’hui, j’ai la quasi certitude que Tsipras et Syriza se soumettront, qu’ils sont déjà prêts à se soumettre.

Parce qu’ils n’ont pas d’autre choix.

Parce qu’ils ne disposent plus du moindre euro ne serait-ce que pour réchauffer la moussaka.

Et que s’ils ne capitulent pas, ils seront considérés comme les affameurs de leur propre Peuple.

Chez eux, comme chez nous.

Le débarras s’écroule.

Sans que ni les épiciers ni les comptables ne s’aperçoivent que les murs du modeste débarras annexe constituaient un point d’appui essentiel au bon équilibre de l’édifice commun.

En humiliant Tsipras et Syriza, c’est non seulement le Peuple Grec qu’humilient les épiciers et les comptables mais aussi tous les autres peuples européens qui savent désormais qu’ils ne disposent plus de la moindre liberté de choisir leur devenir.

Ils favorisent ainsi l’émergence d’une crise politique aux conséquences infiniment plus redoutables que la crise économique.

Ils ouvrent la boîte de Pandore d’où s’exhalent les remugles pestilentiels des nationalismes.

Ils renvoient l’Europe à sa préhistoire, dont l’achèvement ne remontait pourtant qu’à guère plus de soixante-dix ans.

Prêts qu’ils sont déjà à se concilier les bonnes grâces des droites à ce point extrêmes qu’elles entreprendront très vite de faire usage du stalag continental dont elles hériteront des épiciers et des comptables, avec la bénédiction de tous les Médéfieux et de tous les Banquouilleurs de leur proche et plus lointain environnement.

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