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26 janvier 2015

Grèce

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Comment traduire, en ce jour de janvier, tout ce fatras de sentiments qui se bousculent en moi dès que je m’arrête sur les images qui s’en viennent de Grèce ?

L’émotion, bien entendu.

Un Peuple qui clame sa volonté de se désentraver de la tutelle qu’exercent sur lui des Puissances qui lui sont étrangères, qui l’ont rendu dépendant, qui l’ont asservi.

Ces Puissances-là n’agissent certes plus de même façon que celles qui les précédèrent, celles qui avaient recours à la force brutale.

J’évoque, bien entendu, la dictature des colonels, la multitude des emprisonnements, les tortures, les assassinats de celles et ceux qui incarnaient alors la liberté et la démocratie.

J’évoque le soutien de la CIA à ceux qui n’eurent de cesse de mettre à genou le Peuple Grec.

En vain.

Mais au prix de quelles souffrances ?

Sept longues années de souffrance.

L’exil pour les plus chanceux.

Prenez le temps d’aller fouiller dans les archives afin d’y retrouver la voix si bouleversante de Melina Mercouri, non seulement lorsqu’elle chante (en français) mais aussi et peut-être surtout lorsqu’elle explicite le sens de son combat pour la liberté et la démocratie.

Je ne prétends pas que l’Histoire, d’une certaine façon, pourrait se répéter.

J’affirme qu’au-delà des méthodes les Puissances qui sont avant tout celles de l’Argent Roi n’ont eu d’autre volonté que d’humilier le Peuple Grec, de tenter de le priver du droit de décider lui-même, en toute indépendance, de la politique qui soit susceptible de lui convenir.

Donc l’émotion, mon émotion, au lendemain de sa Victoire, incomplète, imparfaite, mais tout de même bien réelle.

L’émotion qui se conjugue à la joie, puisqu’enfin ce Peuple indique à tous les autres, ceux de son proche comme de son lointain environnement, qu’il est possible de faire obstacle à l’hégémonie de cette pensée unique qui, et à des degrés divers, leur est imposée par des machineries étatiques œuvrant au service exclusif de ces Puissances.

La joie.

Jusqu’à l’ivresse.

Le bonheur qui génère les larmes les plus douces quand j’écoute les ritournelles de l’autrefois, celles que d’autres jugeront aujourd’hui quelque peu désuètes, mais qui racontent cette sorte de continuité entre les combats d’hier et ceux d’aujourd’hui.

La voix de Melina Mercouri.

Les œuvres de Theodorakis, portées par l’autre voix, tout aussi bouleversante, celle de Maria Farantouri.

Mon petit domaine musical grec à moi.

Dans la compagnie duquel, cinquante après, je continue à vibrer.

L’émotion donc, la joie bien entendu, mais aussi, et parce qu’il serait indécent, aujourd’hui même, de la dissimuler, la peur.

Les Puissances qui sont avant tout celles de l’Argent Roi, ces Puissances-là ne se résigneront pas, n’abdiqueront pas.

Elles ne faciliteront surtout pas la tâche de ceux auxquels le Peuple Grec vient de confier la mission de mettre en œuvre une politique qui soit conforme à ses espérances.

Il importe donc que ce Peuple continue à faire entendre sa voix.

Il importe tout autant que la solidarité des autres Peuples aille s’amplifiant.

Il n’est point de Sauveur Suprême.

Il n’est pas de parti politique qui soit, seul, en mesure d’affronter ces Puissances-là.

Ce qui se joue depuis cette nuit à Athènes concerne l’Europe tout entière.

Là-bas, une bataille vient peut-être d’être gagnée.

Mais la guerre que nous mènent les Puissances qui sont avant tout celles de l’Argent Roi continue à exercer ses ravages.

Ni l’émotion ni la joie ne nous autorisent à nous voiler la face.

 

Pace è Salute !

Melina Mercouri - L'œillet rouge

 

Maria Farantouri et l'orchestre des Bouzoukis

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