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Comédies
4 août 2014

Comédie (173)

L’appétit vient en mangeant.

En mars dernier, j’ai voté pour une liste dont le leader affirmait qu’en cas de victoire, il serait maire de Montpellier à plein temps.

Phiphi fut élu.

Il devint effectivement maire de Montpellier.

Mais, dans la foulée, il revendiqua la présidence de l’Agglomération.

Laquelle lui fut effectivement confiée par les représentants des communes siégeant dans une assemblée qui doit si peu au suffrage universel.

Et voilà que Phiphi se sent pousser des ailes.

Au quotidien d’ici, en sa dominicale version, il déclara hier: « La Région m’intéresse ».

La formule, en son imprécision, laisse la porte ouverte à deux hypothèses.

L’intérêt que porte tout naturellement à la collectivité régionale le maire de Montpellier et le président de l’Agglomération.

Ce qui en soit n’a rien de répréhensible, tant il est souhaitable que l’une et les deux autres collaborassent dans l’intérêt de leurs mandants.

L’intérêt que porte à d’autres fonctions électives l’homme qui se sent pousser des ailes.

Après tout, l’Immense Disparu auquel Phiphi fait si souvent référence lui donna l’exemple.

Mais celles et ceux qui lui accordèrent leurs suffrages ont le droit de savoir.

Certes le maniement de l’équerre et du compas en la compagnie du Grand Chambellan l’autorise peut-être à échafauder des plans de carrière auxquels Phiphi n’avait initialement pas pensé.

Mais il serait indécent de réduire le concept de transparence à un vulgaire slogan de campagne.

Je pourrais toutefois me rassurer en me disant qu’au train où va la vieille machinerie qui n’est plus du tout socialiste, les élections régionales de 2015 se solderont pour le parti du Monarque par une Bérézina qui le rapprochera du seuil de l’anéantissement.

Je pourrais même pronostiquer la mort politique du Mentor de Phiphi, ce Vallsouilleur qui détricote la gauche encore plus vite que ne le fait le Monarque.

Je préfère toutefois m’en tenir à une position de principe : le strict respect des engagements formulés devant les électrices et les électeurs.

 

 

 

Le rideau est tombé.

Et déjà les chacals se pressent devant la porte.

Ce dernier vendredi, un trio « d’experts » examinait les lieux et élaborait de savants calculs.

Qui pour succéder à Monsieur Alfred ?

Banquiers ?

Assureurs ?

Affairistes ?

Je n’ai pas connu Monsieur Alfred.

Je l’entrevoyais chaque matin, à l’heure où il ouvrait sa boutique.

Monsieur Alfred vendait des chapeaux.

Mon crâne ne s’accommode du port d’aucun chapeau.

Je n’eus donc jamais l’opportunité de m’introduire dans la boutique de Monsieur Alfred.

Mais ce qui m’a profondément ému chez lui, c’est l’attention qu’il portait à quelques-uns de ceux auxquels la vie ne fit jamais de cadeaux.

De jeunes hommes qui s’installaient sur le pas de sa porte et qui quémandaient de modestes oboles aux passants.

De jeunes hommes avec lesquels il bavardait, qu’il acceptait près de lui, qu’il aidait peut-être.

Le rideau est tombé.

Monsieur Alfred erre désormais dans la rue de la Loge.

Désœuvré ?

Un peu plus vouté.

Un peu plus diaphane.

DSC08613

 

 

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