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3 août 2014

L'Unita

J’ai attendu.

Quelques jours.

Surveillant les fèces de boucs parmi lesquels s’accumulent tant de protestations, de cris d’indignation ou d’effroi.

Rien.

Rien de rien.

Les gens de bien, les émotifs, les impulsifs, les protestataires, les indignables ne laissèrent aucune trace visible.

Et pourtant.

Oui, pourtant, le 31 juillet 2014, l’avis de décès de L’Unita fut rendu visible à toutes celles et tous ceux dont les machineries électroniques transmettent toutes les rumeurs et même les informations provenant de notre presque environnement.

L’Unita, pour les plus jeunes, fut à l’Italie ce que L’Humanité fut à la France.

Le journal de la classe ouvrière.

L’Unita fut créée par Gramsci, comme L’Humanité l’avait été par Jaurès.

J’ai gardé pour L’Unita une affection toute particulière, plus que je ne le fis pour L’Humanité.

Sans doute en raison des heures exaltantes vécues, entre autre, à Bologne, dans l’environnement de femmes et d’hommes dont le communisme m’était beaucoup plus proche que celui que régentait Marchais en France.

Lors des années au cours desquelles Enrico Berlinguer incarna un renouveau possible pour un mouvement alors englué dans un suivisme aveugle de la doctrine soviétique.

Oui, il souffla de Bologne à Rome, de Naples à Milan le vent qui fut celui du renouveau.

Et L’Unita accompagna le mouvement, anticipa bien souvent sur lui.

Au cours des années qui suivirent l’effondrement du soviétisme, L’Unita traversa, à l’instar de tout ce qui fut la presse communiste, des moments difficiles.

L’Unita, bien que ne disposant que de ressources dérisoires, parvint tout de même à survivre.

Jusqu’à ce 31 juillet 2014.

L’Unita dérangeait Renzi.

Le beau Matteo.

Le Génuflexionniste qui conquit le PD, formation hétéroclite, où d’anciens communistes avaient déroulé devant lui ce qu’il leur restait d’un tapis rouge mité.

L’Unita n’exaltait pas la soumission au Grand Désordre Capitaliste.

L’Unita résistait.

Ce que ne pouvait supporter l’ancien maire de Florence qui conduit avec un peu plus de flamboyance une politique identique à celle qu’impose le Morne François.

Une politique de droite.

Les zélés gestionnaires éliminent, chaque fois que l’opportunité leur en est offerte, les obstacles qui se dressent sur le chemin de l’uniformisation idéologique, ce que d’autres appellent « la pensée unique ».

L’Unita est morte.

J’ai le cœur lourd.

 

 

635540749

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