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Comédies
25 juillet 2014

COMEDIE (171)

Le totomobiliste qui prend le risque de faire usage de son téléphone portable tout en pilotant son cercueil à roulettes (référence à un poème écrit par un immense troubadour qui connut son heure de gloire voilà une quarantaine d’années), s’il se fait ramasser par la patrouille est passible d’une amende de 135 euros et d’un retrait de trois points sur son permis de conduire.

Qu’en est-il du chauffeur de tram qui se livre à un exercice analogue ?

Je fus très récemment le passager d’une rame dont le pilote, l’appareil rivé à l’oreille droite (et donc tenu de la main droite) entretint une conversation ponctuée de franches rigolades avec un interlocuteur qui de toute évidence ne le renseignait pas sur les aléas de la circulation sur la ligne dont je ne préciserai pas le numéro.

Le plus comique de la situation se produisait lors de chaque arrêt dans une station. Le dit pilote qui manifestement ne voulait rien perdre des propos de son interlocuteur se livrait alors à d’étranges contorsions. Recroquevillé sur son siège, les pieds quasiment installés sur le tableau de bord, le joyeux luron opérait une sorte de quart de tour afin que sa main gauche puisse atteindre un bouton positionné à l’extrême-droite du dit tableau. Et cela, tout en poursuivant un réjouissant dialogue.

Vous me rétorquerez que piloter une rame de tram en téléphonant n’induit pas des risques identiques à ceux qu’assume le totomobiliste se livrant à la même opération. Je n’en suis pas certain. La rame de tram traverse moult carrefours, croise parfois des totomobilistes récalcitrants, frôle des piétons inconscients et contraint à des envols précipités des pigeons déçus de ne pouvoir picorer les ultimes miettes de leurs festins.

Je pose donc une question : ne serait-il pas judicieux d’exiger des zélés contrôleurs qu’ils verbalissassent les pilotes inconséquents ? Une amende de 135 euros assortie de deux semaines de balayge et de récurage des rames, par exemple ? Histoire de rassurer l’usager qui a lu tant de sinistres anecdotes sur l’usage immodéré auxquels se livrent les conducteurs incapables de se priver durant leur mission de la machinerie qui peut rendre fou.

 

 

 

 

Il est évident que les fraternelles relations qu’ont noué Phiphi et le Vallsouilleur déterminent l’acharnement que manifeste l’Edile montpelliérain à vouloir placer les questions de l’insécurité au premier plan de ses préoccupations.

Je veux bien croire qu’en effet je réside dans une ville où, à chaque coin de rue, détrousseurs et autres margoulins s’intéresseront au vieillard toujours pas claudiquant qui chemine paisiblement dans les rues de l’Ecusson. Je fais toutefois remarquer qu’après bientôt quatre années de présence à Montpellier, je suis toujours vivant, que je n’ai subi aucune agression ni la moindre menace de quelque nature qu’elle fut. Certes, je ne prétends pas que mon témoignage corresponde à ce que ressentent ou ont vécu d’autres de mes compatriotes. Mais il me semble excessif de brosser de la ville un tableau qui oscille entre ce qui fut le Chicago des années 30 et une quelconque cour des miracles.

Toutes ces caméras de surveillance annoncées par Phiphi sont-elles à ce point nécessaires ? Les tenants du modèle britannique semblent ignorer que nos bons amis d’Outre-Manche qui en furent les instigateurs (sous la conduite du mec que je ne pus jamais blairer) doutent aujourd’hui de l’efficacité du système.

Un chien de garde à chaque coin de rue ? Bon, le Vallsouilleur ne paraît pas décidé à desserrer les cordons de la bourse. Faut-il dès lors en appeler à des supplétifs communaux ? Offriraient-ils alors une garantie telle, si l’insécurité est vraiment établie, que celle-ci serait alors contenue et circonscrite (puisque l’éradication relève de l’utopie) ?

Je vais toutefois me montrer bon joueur. Vas-y Phiphi ! Sécurise à tout va ! Equerre et compas à la main, pour un exercice grandeur nature. Dans quelques mois, nous saurons enfin si les toutous continuent à chier de travers sur les trottoirs. Mais ne perds jamais de vue, toi qui es un humaniste de haute volée, que l’être humain a d’abord et avant tout l’impérieux besoin d’être reconnu comme tel, d’être sécurisé dans sa vie de tous les jours, qu’il ne peut se résoudre à n’être que le pion que d’autres manipulent au gré de leurs intérêts égoïstes, qu’il revendique surtout le « vivre ensemble », condition sine qua non de son acceptation des règles de vie sociale. C’est pourquoi je te suggère d’essayer d’abord et avant tout d’aborder la question de l’insécurité sous cet angle là. Ne serait-ce que pour faire la nique à la vieille droite réactionnaire dont l’insécurité est depuis des lustres le champ de bataille privilégié.

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