Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Comédies
8 juillet 2014

Revenant

Le revoilou !!!!!

Lolo !

Laurent Joffrin (de secours).

L’antépénultième retour.

Afin, du moins le prétend-il, de sauver Libé du naufrage.

L’irrémédiable naufrage.

A peine réinstallé dans ses fonctions de directeur de la rédaction, le voici déjà qui éditorialise.

En lieu et place du frivolisant Eric Decouty, du Sergent Major et de quelques autres accessoiristes.

Maniant à peine mieux que tout ceux-là l’art vulgaire qui consiste à pousser le Lecteur, autant que faire se peut, à prendre les vessies pour des lanternes.

Ce matin donc, Lolo semble tout d’abord prendre son élan sur les rails destinés au train à très grande vitesse.

Comme touché par la grâce, Lolo redécouvre, eh oui, la lutte des classes.

La lutte qui, un an après le déraillement de Brétigny, oppose les TGV et les tortillards au sein d’une SNCF dont certains des personnels s’interrogent sur le devenir du service public.

Lolo évoque le coup de semonce lancé par un trio d’experts, celui-là même qui enquêta sur les causes du drame.

Leur jugement fait en effet froid dans le dos : le système d’aiguillage de Brétigny était alors dans un état de délabrement tel que cela outrepassait l’entendement.

Mais ce qui étonne de prime abord dans l’édito de Lolo, c’est ce recours à une formulation marxienne : la lutte des classes !

De quoi foutre hors d’eux jusqu’aux plus incultes des Médéfieux.

Mais Lolo est un roublard.

S’il joue avec les mots, s’il feint d’aiguiller son Lecteur vers des destinations familières, c’est en fait pour l’expédier sur une voie de garage, une sorte de cul de sac.

La bascule s’opère en effet à mi-parcours, dès l’instant où le Revenant évoque le gentil et fréquentable patron de la SNCF, ce brave garçon qui pépie afin de rassurer les usagers sur tout le soin qu’il porte à leur sécurité.

Là, Lolo est parfait dans son rôle de passeur des plats mitonnés par les communicants qui oeuvrent au service des Médéfieux.

En un tour de main, Lolo administre la preuve que sur les plus importants dossiers politiques, Libé n’est plus rien d’autre qu’un affligeant journal de centre gauche.

La Lutte des Classes, la vraie, se déroule sur d’autres scènes.

Elle ne réclame pas l’absolution de Lolo et de ses pairs.

Les cheminots.

Les intermittents.

Les matelots et les officiers de la SNCM.

Une guerre quasi souterraine puisque la Médiatouillerie a reçu pour mission d’étouffer les mouvements en les discréditant.

Tant il est vrai que pour Lolo et pour tant des éminents penseurs de la gauche évanescente, la grève est un anachronisme qui nuit aux intérêts mêmes des salariés.

La grève, ces convulsions publiques dont quelques meutes de gueux font leurs choux gras, mais qui contrecarrent la volonté des généreux Médéfieux grâce auxquels nos très lointains lendemains ne seront que luxe, calme et volupté.

Un instant d’inquiétude tout de même accompagna cette hilarante lecture.

Dans les colonnes du même de Libé, un cliché me révèle que l’homme qui a changé la gauche à un point tel qu’elle n’est plus du tout la gauche, cet homme-là vient de faire l’acquisition d’une nouvelle paire de lunettes.

Une nouvelle paire qui lui confère une certaine ressemblance avec Salvador Allende.

Je ne me hasarderai pas plus loin.

Point d’égarement.

Une absolue incapacité à imaginer François l’Enarchiant, une mitraillette à la main, affrontant la soldatesque commandée par je ne sais trop quelle ganache et financée par de quelconques services secrets acharnés à défendre les intérêts du Grand Désordre Capitaliste.

François J’ai à ce Point Changé la Gauche qu’Elle n’est plus que l’Ombre de ce qu’elle fut mourira paisiblement dans un grand et confortable lit, entouré de ses veuves.

Lolo, nonagénaire pontifiant, lui consacrera alors un éditorial qui exaltera le rôle immense joué par le Président qui ne fut socialiste que le temps de créer l’illusion qu’il l’était peut-être vraiment, oui, ce rôle majeur tenu par celui qui rendit aux Médéfieux tous les leviers du vrai pouvoir.

Afin d’orienter le Peuple vers le progrès dans la régression.

Publicité
Publicité
Commentaires
Comédies
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité