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28 mai 2014

C'est la faute à Rousseau

L’éminent constitutionnaliste Dominique Rousseau précisait récemment dans Libé : « La dissolution serait un hold-up ».

Mon quasi voisin évoquait dans cette phrase la marinasseuse exigence assénée le soir même des résultats du scrutin devant, paraît-il, micros et caméras.

Elle le serait d’autant moins au lendemain de l’effarante révélation des perversions financières qui associèrent des trafiquants en communication et d’honorables dirigeants politiques.

Tant il est par ailleurs évident que la droite qui est si peu républicaine et le parti qui n’est plus du tout socialiste ouvrent conjointement une voie royale à la formation que pilote la fille du vieux facho.

Laquelle Fifille n’a point besoin de s’agiter pour mener campagne : les fossoyeurs de la République travaillent pour elle.

Donc dissoudre aujourd’hui ou demain l’Assemblée Nationale reviendrait pour nos républicains récessifs à accomplir l’acte ultime, celui du suicide collectif.

Toutefois, garder comme le fait Dominique Rousseau le regard rivé sur les seuls résultats des élections européennes me donne le sentiment que le constitutionnaliste préfère observer les reflets et les apparences plus que la réalité.

Car le mal est infiniment plus profond.

Le score obtenu par la formation marinasseuse n’indique rien d’autre que le niveau de la température du corps social.

L’enfouissement d’un thermomètre dans le fondement de ce corps n’a fourni qu’une information préalable.

Le résultat ne permet pas de formuler un diagnostic.

Or, ce corps en souffrance peut connaître de ravageuses poussées de fièvre.

Des poussées dont nul n’est aujourd’hui capable d’imaginer les conséquences.

En mai 1968, des anticorps puissants (le Grand Charles, la CGT, le PCF) avaient permis d’endiguer le mal.

Au point même que quelques semaines après ce qui prit les apparences d’une révolution, les choses revinrent en l’état et le corps social confia aux godillots gaullistes la responsabilité de ne rien changer.

Mais si, en 2014, le corps social décrétait tout à coup la dissolution du Monarque et de l’Assemblée Nationale ?

Si ses frissons atteignaient demain une amplitude telle que tout l’édifice institutionnel chancelât ?

Il n’existe plus d’anticorps puissants.

Les partis dits de gouvernement agonisent dans des convulsions qui ne prêtent qu’à sourire.

Qui donc, dès lors, s’avérerait capable de bloquer l’accès de fièvre ?

Les ganaches engalonnées bénies par quelques prélats affiliés à l’église cathodique ?

Les médicastres néo-fascistes ?

Il n’est tout de même pas interdit de s’interroger sur l’éventualité du pire du pire !

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