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27 mai 2014

Communards

Libé se trompe d’époque.

Nous ne sommes pas en avril 2002 mais en mai 2014.

Nous ne venons pas de vivre l’instant de l’inimaginable surprise, celui de l’atterrement lorsqu’il devint évident que Yoyo ne participerait pas au second tour de l’élection présidentielle, lorsqu’il devint patent que le vieux facho réalisait un score supérieur à celui de ce Premier Ministre socialiste qui avait osé prononcer lors de son sacerdoce cette phrase incroyable « L’Etat ne peut pas tout».

Nous vivons la conséquence prévisible des renoncements, des trahisons, des multiples vilenies commis par ceux qui étaient censés nourrir le rêve et établir de solides fortifications contre les assauts perpétrés par les tenants du Grand Désordre Capitaliste.

La formation marinasseuse s’installe sur le devant de la scène politique française parce que le parti qui n’est plus socialiste depuis belle lurette a créé les conditions de cette irruption.

S’il devient donc vital de réagir, comme nous y invite Libé, ça n’est pas en exhumant des slogans éculés, des vieilleries enfouies dans les tréfonds des vieilles malles où s’accumulent les scories de l’Histoire : c’est en accusant ceux qui ont créé les conditions d’une émergence qui s’est nourrie du désespoir de tant de celles et ceux qui avaient cru que la gauche constituait le seul rempart contre l’inouïe violence que les Médéfieux n’ont jamais cessé de manifester à leur égard.

La question n’est plus celle de l’éventuelle accession d’un vieux facho au trône qui a tant dénaturé la République que celle-ci n’est plus désormais qu’une sorte de copie conforme des antédiluviennes monarchies.

La question est aujourd’hui celle de l’enracinement de la formation marinasseuse dans le paysage politique français et donc d’une certaine prédominance idéologique, cruellement révélatrice de la faillite de la gauche, de toutes les gauches.

Dans cette faillite, les journalistes de Libé ont pris et continuent à prendre toute leur part.

Ils expriment depuis fort longtemps, en particulier dans leurs éditoriaux, des points de vue conformes.

Conformes aux exigences des tenants du Grand Désordre Capitaliste.

Conformes aux directives des technocrates non élus qui font la pluie et le beau temps depuis Bruxelles.

Ils ont transformé le Libé des utopies en un fade produit intégré au système global.

Ils ont gommé et réduit à néant les repères qui furent si utiles autrefois dans le combat contre les idéologies les plus réactionnaires.

J’achète ce journal tout connement, pour qu’il ne crève pas.

J’apporte chaque jour 1,70 euro dans la caisse commune, celle d’un journal dans lequel je ne me reconnais quasiment plus.

Avec toutefois l’espoir qu’il s’y produira une révolution, que les épiciers en informations frelatées seront chassés du temple.

Que vont faire, par exemple, certains journalistes de Libé dans ces joutes à fleurets mouchetés où durant une dizaine de minutes des gens du même monde expriment des idées si ressemblantes qu’il devient vite patent, même pour le non-initié, que ces gens-là sont devenus interchangeables, que rien ne sépare vraiment dans l’approche idéologique et politique l’éditorialiste de « Valeur Actuelle » de celui du quotidien dont je m’impose l’achat.

Ce sont cette confusion-là, ces rapprochements, ce mélange des genres qui produisent des effets mortifères.

L’urgence, c’est de donc se dépêtrer de ces marécages fétides dans lesquels pataugent politiques et médiatouilleurs qui n’ont plus rien à voir avec la gauche (ou du moins avec ce qu’implique un véritable engagement à gauche).

L’urgence, c’est d’armer les désespérés contre ceux qui font leur malheur.

L’urgence, c’est de reconquérir, de se réapproprier le socialisme que l’Abominable Monarque a cherché à extirper de notre commun vocabulaire.

L’urgence, c’est d’apparaître sous les traits des nouveaux Communards, des nouveaux Résistants.

C’est à ce prix-là que nous aurons alors la capacité d’inventer un nouveau projet fraternel et égalitaire.

 

Pace è Salute !

 

md0

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