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28 avril 2014

Libé

Ce que c’est que la conscience professionnelle, le respect de la déontologie et tout le tralala dont se pare la Médiatouillerie !

Passe encore du côté de la radio itérative qui, à la traîne du Vallsouilleur, passa sa dominicale matinée à nous seriner la bébéatification de deux vieilles canailles vaticancaneuses.

Cette radio-là est devenue une boîte à diffusion de sornettes.

Peut-être de manière insidieuse, le Médiatouilleur n’y étant plus rien d’autre qu’un instrument dont se dote le système idéologique dominant pour inoculer ses poisons.

Mais Libé !

Ce quasi cadavre.

Mais dont la belle jeunesse me valut autrefois tant d’exaltantes émotions.

Je passe sur le fait que le 25 avril, le journal qui fut celui de Sartre n’exprima rien de rien sur le quarantième anniversaire de la Révolution des Œillets.

Une affaire portugaise, certes.

Mais en d’autres temps, Libé fut le journal qui rendit compte de tous les mouvements qui fissuraient le système dominant.

Et la Révolution des Œillets fit mieux que fissurer un système dominant : elle porta le coup fatal à l’anachronique et mortifère fascisme salazariste.

Mieux encore, ceux qui en furent les acteurs principaux, de jeunes officiers révulsés par les guerres coloniales que leur pays menait au Mozambique et en Angola, ces jeunes gens-là ne s’approprièrent pas le pouvoir.

Je ne puis passer sur l’article qui fit la une de l’édition du samedi 26 avril.

Un article signé par une Bernadette qui n’est point Soubirou.

Un article conforme.

Puisqu’il contient une longue (une fastidieuse) biographie du nouveau Maître de ce que les bigots et leurs affidés appellent le saint-siège (je ne majuscule pas ce qui relève de l’infantilisation d’une multitude de coglione).

La dite Bernadette que je ne puis plus avoir en odeur de sainteté expose,  de l’enfance jusqu’à la presque phase ultime de la vieillesse, les multiples agissements d’un de ces ambitieux qui s’initièrent très tôt à l’art de gravir les échelons au sein de la cathodique église que contrôle et dirige son incurie romaine.

Le François depuis peu.

Mais la dite Bernadette, sans doute pour convenir à l’épiscopat, et à la façon d’un biographe formaté dans les rangs des plus efficaces des écoles staliniennes, efface de la vie du Bonhomme quelques-unes des années qui devraient pourtant être les plus révélatrices.

Les années de l’implacable dictature des militaires.

Là-bas, en Argentine.

Au pays natal du dit François.

La soldatesque embastilla.

La soldatesque tortura.

La soldatesque assassina.

Jusques et y compris des femmes et des hommes qui croyaient au ciel.

Le François, en ces années-là, n’était alors pas un banal et anonyme balayeur des chiottes de l’évêché.

Le François avait déjà gravi quelques échelons au sein de la hiérarchie.

Que dit-il, le François, durant ces années-là ?

Que fit-il, le François, durant ces années-là ?

Je pose ces deux questions à la Bernadette qui n’est point Soubirou.

Je me laissai dire, moi,  que durant les années de la dictature, la hiérarchie de l’église cathodique s’accommoda d’un système peu soucieux des droits de l’homme.

Quelques prélats auraient même cohabité sans trop d’états d’âme avec les tortionnaires et les tueurs.

Jésuitiquement.

La Bernadette qui n’est point Soubirou aurait-elle dès lors manqué aux règles les plus élémentaires qui sont censées régir sa profession ?

Se serait-elle soumise à des impératifs édictés par les services de propagande du vatican ?

La lecture de ce si besogneux portrait m’a vivement irrité.

Au point que je me prépare à boycotter le journal désormais placé sous la tutelle d’un autre genre de canaille : un charognard Médéfieux.

Après tout, un lecteur de moins ne modifiera rien à l’état des finances de ce Libé qui de Joffrin à Demorand, d’inconséquentes et frivoles directions ont abîmé à un point tel que le quotidien de mes belles années est devenu la caricature de lui-même.

Tenez, et toujours ce samedi : un médiocre articulet s’en prend à la récente décision prise par la collectivité territoriale de Corse.

Au nom du très républicain concept d’égalité.

Puisqu’il serait malséant d’imposer cinq années de présence sur l’Île avant qu’il soit permis à un non-résident d’y acquérir une demeure.

Sait-il le plumitif qui rédigea cet article conforme aux vœux du Vallsouilleur ce qu’est la réalité insulaire ?

Sait-il que la spéculation immobilière a désormais atteint un tel niveau qu’un jeune corse ne dispose plus des ressources nécessaires à l’acquisition d’une habitation sur ce qui est tout de même sa terre ?

Cela ne le dérange pas le plumitif ?

Considère-t-il que l’égalité républicaine vise d’abord et avant tout à défendre les privilégiés et les nantis ?

Alors même qu’elle devrait protéger les plus démunis ?

Libé vieillit très très mal.

En ce samedi 26 avril, il m’a administré la preuve qu’il était non seulement possible mais parfois utile de se passer de lui.

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