COMEDIE (159)

Impensable !

Au sens où je n’aurais jamais imaginé que des professionnels de la communication fussent capables de réaliser quelque chose d’aussi laid.

Je m’explique.

Ca matin, après avoir dégusté mes deux petits noirs, après avoir papoté avec mes quelques relations matutinales, après avoir feuilleté Libé, je me suis dirigé vers l’espace exigu où je suis autorisé à soulager ma prostate.

J’entrai dans le bar.

Là, posé à plat sur une étagère, il me regardait.

Phiphi.

Ou, plus précisément, le portrait quadricomique de Phiphi.

Imprimé au dos d’un supplément du Libre Midi.

Méconnaissable, le futur président de l’Agglo.

Hormis la dentition : le toujours dentiste a su prendre soin de ses quenottes.

Leur brillance, derrière un avenant sourire, me permit d’identifier le déjà maire de Montpellier.

Car pour le reste, c’est-à-dire l’ensemble du visage, entre des couleurs qui ôtent toute humanité à ce portrait et une impression qui juxtapose les dites couleurs et les mélange selon des nuances qui ne se retrouvent qu’au fond des poubelles mal entretenues par de farfadet de Loulou, rien ne subsiste de Phiphi.

Rien de rien.

Jusques et y compris le slogan qui tente de m’indiquer que ce monsieur-là est le nouveau maire de Montpellier.

Un effarant travail de salopiot.

Côté imprimeur, le mal faisant est connu : ce Libre Midi qui ne cesse pas de faire dans l’archaïsme.

Mais côté communicant ?

Là réside la mystère.

Quel est le bricolo amateur (et bénévole ?) qui œuvre au service de Phiphi.

Même la Ligue Communiste Révolutionnaire  d’il y a trente ou quarante ans ne se serait pas autorisé de tels égarements esthétiques.

C’est dire !

Phiphi, lui, l’a fait.

En sa grande naïveté.

Accordant sa confiance à des gens qui n’auraient même pas obtenu l’autorisation du secteur propagande du Comité Central du PCF, du temps de Maurice Thorez, de publier un journal de cellule.

Phiphi déjà abîmé.

Au sens symbolique.

Par des goujats.

Quelque chose qui, par ricochet, ne fait nullement les affaires du Vallsouilleur, son ami.