Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Comédies
4 avril 2014

COMEDIE (157)

Laissons-lui le temps de retrouver l’usage de l’équerre et du compas.

Les lendemains d’ivresse électorale s’accompagnent souvent de phases d’une euphorie qui n’est pas toujours la meilleure des conseillères.

Et puis la pression médiatique, les sollicitations si souvent intéressées émanant de celles et ceux qui se collent aux trousses du nouveau César, tout cela crée un climat qui peut, très vite, se révéler délétère.

Phiphi a beaucoup causé au lendemain de son triomphe.

Un triomphe relatif puisque quatre électeurs inscrits sur dix n’ont pas participé au scrutin.

Sans qu’il soit possible de mesurer le nombre de ceux qui ne se sont pas inscrits sur les listes électorales.

(Des données que je mentionne afin que personne n’oublie l’extrême fragilité de notre système démocratique.)

Phiphi a causé.

Quoi de plus normal, dès lors que l’on s’apprête à grimper sur le Trône autrefois dévolu à l’Imperator.

Et que, tiens, tiens, l’on revendique la gouvernance de l’Agglo.

Ce qui ne me choquerait pas si Phiphi n’avait pas cessé de déclarer que lui élu, il serait un maire de Montpellier à plein temps.

Bon, c’est vrai, les interférences sont nombreuses entre la ville et l’Agglomération et elles concernent des domaines vitaux et pour l’une et pour l’autre.

Mais la question se posait déjà du temps où Phiphi n’était qu’un candidat parmi tous les autres.

Il eut été plus moral d’y répondre par anticipation, non ?

Que Phiphi se rassure : je ne lui cherche pas des poux dans la tonsure (une tonsure fort bien entretenue au demeurant).

Même sur les problèmes du retour à la régie publique de l’eau.

Les électrices et les électeurs en apportant leurs suffrages à Phiphi se sont prononcés pour ce retour, non ?

Les technocrates auxquels le nouveau maire de Montpellier fait référence dans je ne sais plus quelle interview n’ont d’autre responsabilité que de formuler un point de vue technique.

Et rien d’autre.

Sinon ?

Il me semble que Phiphi peine à se défaire des invertueux modes de fonctionnement qui sont la marque de fabrique des socialistes héraultais.

Certes, il a vaincu celui qui disposait des faveurs d’un microcosme qui avait pris l’habitude de faire la pluie et le beau temps à Montpellier.

Mais si j’ai pris soin de relativiser son triomphe c’est qu’il est, lui aussi, un élu par défaut plus que par adhésion.

Les gens d’ici ne voulaient ni de l’Illimitable ni du Ratatinable.

Les gens d’ici, et ceux de gauche tout particulièrement, ont souhaité botter le cul du Monarque.

Ils ont donc choisi celui qui leur donnait le sentiment de pratiquer une certaine distanciation à l’égard des machineries politiques, et donc d’user d’une relative liberté de parole.

Mais ils n’ont pas accordé un blanc-seing.

Nombre d’entre eux, par exemple, ne sont pas des vallsouilleurs convaincus, loin s’en faut.

Le modèle dont Phiphi se réclame, son modèle, ne résulte que de la conjonction d’accidents politiques consécutifs à l’incurie du parti socialiste.

Il ne se pérennisera que s’il s’appuie sur un authentique, un conséquent mouvement citoyen.

Pour l’heure, il n’est que circonstanciel, donc extrêmement fragile.

Il ne supportera pas les invectives.

Il se délitera si Phiphi ne s’avère pas capable de s’éviter le repli sur ses seuls proches.

Certaine petite phrase, réitérée en plusieurs circonstances, m’inquiète déjà.

Citer, par exemple, le nom d’une personnalité du monde de la culture a une traduction qui peut s’avérer détestable dans la tête de la lectrice ou du lecteur non initiés.

Un seul nom, comme si cette seule personnalité-là devait en quelque sorte payer pour toutes celles et tous ceux qui firent préalablement le choix de l’Illimitable.

Un peu de grandeur, un peu d’élégance que diantre !

Publicité
Publicité
Commentaires
Comédies
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité