COMEDIE (132)

Voilà donc que sans l’équerre ni le compas, Phiphi s’engage dans la mêlée électorale.

Déjouant ainsi mes pronostics.

Phiphi se met en marge des Solférinistes.

Osant cette phrase qui m’a tout de même arraché un sourire : « Le PS m’a perdu, mais je reste fidèle à sa ligne de pensée originelle. »

Perdu ?

Le temps d’une campagne, bien évidemment.

Quant à la fidélité à la « pensée originelle », Phiphi aurait mieux fait de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant d’évoquer Jaurès.

Dans la « pensée originelle » qui fut celle de Jaurès, il y avait en effet l’usage du mot socialisme.

Jaurès n’avait pas honte d’être socialiste, pleinement socialiste.

Il n’ y avait rien chez Jaurès qui puisse être assimilable à la pensée contemporaine, celle que partagent le Monarque et son Grand Chef des Argousins.

Jaurès ne s’acoquina pas avec le capitalisme.

Bien au contraire, il le combattit.

La « pensée originelle » du socialisme ne fut pas celle de la soumission aux lois impitoyables du marché.

La « pensée originelle » du socialisme fut celle de la l’émancipation de la classe ouvrière.

J’ignore si les Verdouilleux et les Mémélanchonistes se laisseront séduire par les œillades du Dauphin Dépité.

Mais celles qu’adresse vers le centre celui qui fut coopté par l’Immense Disparu en 1995 sont à la ressemblance de la ligne politique alors adoptée par son Mentor, la ligne d’un confusionnisme qui abolit les frontières entre gauche et droite.

Elle induit très évidemment des renoncements qui trahissent la « pensée originelle ».

Il eut été conforme à cette « pensée originelle » que Phiphi cherchât de son côté senestre les solutions aux problèmes que pose l’évolution de l’agglomération montpelliéraine et en tout premier lieu les dramatiques problèmes sociaux auxquels se confronte la jeunesse.

La « pensée originelle » n’induisait ni le consensus ni le renoncement.

La « pensée originelle » visait à convaincre les damnés de la terre de la possibilité de créer un monde meilleur désentravé de la violence exercée par les Médéfieux d’alors.

Phiphi n’est obsédé que par des considérations tactiques.

Une bien affligeante obsession.

Le Muguet Nantais s’en est venu aujourd’hui même jusqu’à Montpellier.

J’ai découvert parmi de récentes fèces de boucs la tristounette image de notre Hélène, du Grand Chambellan et d’un Chambellan Accessoire.

Devant la table où leur fut servi un frugale déjeuner.

Je comprends que notre Hélène veuille se retirer du bourbier politique avec tous les honneurs dus à son rang.

Mais pourquoi donc tant d’insistance à vouloir figurer sur ces portraits officiels où les mâles dominants peinent à dissimuler le mépris qu’ils lui portent ?

Notre Hélène ignore-t-elle qu’il n’est de grandeur que dans la solitude ?