COMEDIE (118)
Interloqué….
Ce dimanche 14 juillet.
Place de la Comédie.
Une petite foule sur les tréteaux, une toute petite foule, celle des notables.
Une escouade d’anciens combattants au pied des tréteaux, des porteurs de drapeaux qu’aucun souffle de vent n’effleure.
Ni les porteurs ni les drapeaux.
Un commando de pioupious.
Une fanfare fanfaronnante chargée d’interpréter les hymnes guerroilleux qui accompagnèrent les plus sanglantes des boucheries, celles qui jalonnèrent l’histoire de ce pays où je ne naquis que par hasard.
Quelques pompiers dont certains firent peut-être beaucoup pour la réputation de la caserne de la Grande Motte.
Et puis l’absence.
L’absence du Peuple.
Hormis quelques égarés, ainsi que deux ou trois de ceux qui n’ont pas de domicile fixe, et de rares touristes intrigués par le déroulement de l’étrange rituel.
Avec, à la périphérie de la place, les buveurs de petit noir, installés aux terrasses des bars, indifférents, le regard absent, visiblement dérangés dans la lecture du quotidien des sports par un concert inhabituel en ces lieux.
J’allais oublier deux jolies pétardeuses à la recherche d’un briquet, le mien en l’occurrence, que je leur confiai le temps que leur cône veuille bien s’enflammer.
Pensez, elles avaient fait la fête toute la nuit et elles n’allaient pas s’arrêter en si bon chemin.
« Vous avez déjà dansé sur cette musique-là ? »
Que nenni, jeunes filles !
Ma République à moi rejette et vomit la chose la militaire.
Le Jules Moch de notre bon Roi François le Débonnaire tourista dans nos contrées en ces jours dits de transhumance.
Il tourista à la façon du Ministre des Argousins.
Une leçon de comportement énoncée sur une aire autoroutière dans le Gard, devant moult Médiatouilleurs, une leçon destinée à tous les malheureux automobilistes dont les véhicules piaffaient d’impatience dans les « traditionnels embouteillages » qui sont une spécificité languedocienne.
« Moins vite, mes enfants. Prudence, oui prudence. Ni rasades de rosé ni pétards. L’abstinence, pour votre sécurité autant que pour la mienne.»
Puis, dans la foulée, un exercice grandeur nature de lutte contre les incendies. Sur les rives du lac du Salagou. Avec Canadairs et tout le tralala. Y compris et peut-être quelques-uns des sapeurs-pompiers qui voici quelques années refroidissaient d’étranges ardeurs en leur belle caserne de la Grande Motte (la bien nommée)….
Sous le regard du Président de notre Conseil Généreux.
Mais aussi sous celui de notre Hélène, talonnée par Phiphi qui est, lui, un ami très proche, voire même un intime du Jules Moch de notre bon Roi François le Débonnaire.
Ce Jules Moch, convoyeur en chef de malvenus et d’indésirables, porte en quasi permanence sur son visage les stigmates d’indicibles souffrances.
Je ne suis point un Médicastre, mais mon grand âge assorti donc d’un certain vécu tout autant que d’antérieures observations m’autorise à formuler deux hypothétiques diagnostics : soit une constipation chronique, soit de permanentes poussées hémorroïdaires.
Des choses douloureuses, mais qui se soignent.
Ce que paraît négliger le Jules Moch de notre bon Roi.
Un dur à cuire, ce garçon.
Mais dont le caractère empire dès lors que les maux s’aggravent.
D’où, peut-être, son évidente propension à singer celui qui fut autrefois, comme le Jules Moch l’est aujourd’hui, locataire d’un immeuble sis place Beau Veau à Paris.