Cochons de payants

Les Tamistes ne font pas dans la dentelle.

Du moins à l’égard des retraités.

Le 26 décembre, je me présente à l’agence sise dans la proximité de la gare afin d’y renouveler mon abonnement annuel.

Je m’entends signifier par le préposé que les règles du jeu ont été modifiées : le paiement du dit abonnement ne s’étalera plus sur douze mois mais sur six mois !

Les retraits mensuels, et pour ce qui me concerne, passeront de 23 à 49,92 euros.

Soit donc un débours annuel qui passe de 256 à 269,52 euros.

L’augmentation est donc substantielle.

Elle est bien évidemment aggravée par ce nouveau mode de paiement, en particulier pour les retraités aux pensions les plus modestes.

Car il n’est pas évident de débourser, ne fut-ce que durant six mois, plus du double de la somme payée antérieurement.

Les retraités les plus modestes vivent en effet en calculant au plus près chacun de leurs postes de dépenses. 

L’argument tamiste selon lequel au terme du semestre de retraits sur son compte bancaire « l’usager » n’aura plus rien à payer jusqu’au renouvellement de son abonnement, cet argument-là est irrecevable.

L’étalement de la dépense sur six mois fragilise en effet des équilibres qui nécessitent, pour être préservés, de savants calculs.

Ce qui, de toute évidence, indiffère les Tamistes, mais aussi le tout petit bonhomme qui préside à l’insu de son plein gré aux destinées de l’Agglomération, laquelle a pour moins un droit de regard sur la société qui gère « nos » transports publics.

Selon le préposé qui m’a accueilli, certains retraités auraient d’ores et déjà renoncé à leur abonnement.

Quoi de plus normal, puisqu’ils ne sont plus considérés par les Tamistes comme des « usagers » mais comme des vaches à lait.

Car l’objectif des dits Tamistes est très clair : faire rentrer de la trésorerie dans les délais les plus courts, sans se préoccuper un seul instant des conséquences sociales de leur décision.

J’ajoute que ces gens-là qui se sont dotés de communicants plutôt bien rétribués n’ont même pas eu l’élégance d’informer au préalable les usagers concernés.

Ils ont préféré se décharger sur les préposés de l’annonce en directe de cette mesure.

Une façon comme une autre de révéler le peu de cas qu’ils font des cochons de payants !

Avec cette morgue propre à ceux qui se savent couverts par une totale impunité : ça n’est pas demain la veille que des centaines ou des milliers de retraités se rassembleront devant l’Hôtel d’Agglomération et contraindront le tout petit bonhomme à sortir de sa tanière et à venir s’expliquer devant eux.

Ils ne sont, en effet, ni commerçants ni membres des professions libérales.

Mais qui sait ?

Les cochons de payants sont également des électeurs et certains d’entre eux, malgré leur grand âge, n’ont pas la mémoire courte.