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13 décembre 2012

Michel Naudy

Il y a foultitude de serviles larbins au sein de la Médiatouillerie franchouillarde.

Michel Naudy ne fut jamais de ceux-là.

Je précise cela car Michel Naudy s’est suicidé.

Or, la Médiatouillerie franchouillarde s’est, dans sa grande majorité, astreinte au silence.

Un silence d’une incommensurable autant qu’abjecte lâcheté.

Ce qui, bien évidemment, me révulse.

Sans que j’en sois un seul instant étonné.

J’ai connu Michel Naudy il y a une bonne trentaine d’années.

Lui journaliste à l’Humanité et moi mercenaire à la solde du déjà si vieux parti bolchevique.

Lui du côté de Roland Leroy et moi du côté de Pierre Juquin.

J’évoque cela car nos fonctions respectives d’alors induisaient de fréquents rapprochements.

J’ai quitté le déjà si vieux parti bolchevique en 1984.

(Je précise cela à l’intention des redresseurs de torts qui s’évertuent à ne voir en moi qu’un stalinien pas vraiment repenti.)

Michel Naudy lui resta proche.

Notre dernière rencontre remonte à 1987 (ou 1988 ? ma mémoire n’est point fiable).

Une nuit de Longo Maï.

Une de ces nuits consacrées à essayer de refaire le monde et donc à débattre.

Du communisme peut-être ?

Je n’en suis pas certain.

Mais de nos rêves, de notre commune volonté d’en découdre avec le capitalisme, cela j’en suis convaincu.

En ces années-là, Pierre Juquin manifesta son intention de concourir à l’élection présidentielle.

Michel Naudy, pour autant qu’il m’en souvienne, ne fut pas de cette aventure.

Pas plus que je n’en fus, mais sans doute en raison d’analyses qui divergeaient.

Des divergences dérisoires dès lors que l’on les observe avec un le recul que concède le temps.

Puis survint la naissance de l’hebdomadaire Politis, naissance à laquelle Michel Naudy prit une part essentielle.

Mais comme trop souvent au sein des gauches qui se marginalisent, des conflits internes firent très vite vaciller l’édifice.

Michel Naudy fut le perdant.

De quand date son entrée dans le service public de la télévision ?

Avant ou après la naissance de Politis ?

Là encore ma mémoire m’est infidèle.

Je me souviens du titre de l’émission à laquelle Michel Naudy participait alors : « Taxi ».

Une émission qui déplut à ce point au pouvoir qu’elle fut très vite retirée de la grille des programmes de FR3.

(Que l’on me fasse grâce si je ne respecte pas la chronologie : je m’arrange comme je le peux avec cette maudite mémoire !)

Michel Naudy resta au sein du service public de la télévision, ayant en charge une émission qui traitait des médias.

Une émission qui déplut très vite, elle aussi, au pouvoir.

Michel Naudy fut alors, comme cela se dit dans le jargon du milieu, « placardisé ».

C’est-à-dire, et pour résumer succinctement, payé à ne rien faire.

Car la médiocrité et la lâcheté qui prévalent dans ce milieu-là font que l’on n’a pas le courage d’éliminer celui dont on ne veut plus.

Avec cette indifférence qui fut le lot commun de ses confrères, les serviles larbins d’un système qui s’évertue à ne jamais déplaire aux pouvoirs qui se succèdent au gré des alternances.

Michel Naudy fut un honnête homme qui évolua parmi des cloportes.

Lesquels, même après sa mort, feignent toujours d’ignorer celui que leurs Maîtres contraignirent au silence.

Je tenais, moi, à rendre hommage à celui qui fut certes mon camarade mais surtout qui resta un professionnel rigoureux égaré parmi d’insipides et médiocres médiatouilleurs.

 

Adieu à toi, Michel.

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