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22 novembre 2012

Critique

La règle voudrait donc que l’on fermât sa gueule aussitôt après que l’on eût déposé son bulletin dans l’urne !

C’est du moins ce que me laisse entendre ce matin un anonyme correspondant dont je ne doute guère de l’appartenance au parti socialiste héraultais et dont mon flair me laisse même penser qu’il pourrait bien faire un usage immodéré de l’équerre et du compas.

Cet anonyme correspondant, dans l’espoir de me convaincre, me donne l’exemple de ce camarade qui, sur Fèces de Bouc, eut l’outrecuidance de critiquer certaines déviances batavouilleuses.

Alors même que dit camarade prétend devenir le Grand Manitou d’une fédération que le Pizzaïophage avait conduit au naufrage intellectuel.

« Il est indécent (m’écrit-il, mon cher anonyme) de se livrer à des critiques contre François Hollande. Notre devoir, bien au contraire, est de le soutenir en permanence.»

Deux phrases lui suffisent pour illustrer de manière saisissante le dépérissement de la démocratie.

Vote puis tais-toi, puisqu’ils savent ce qu’ils font.

Le Monarque et son Grand Chambellan !

Je rétorque donc que celui qui osa, chez les socialistes, formuler des critiques à l’encontre du Monarque, celui-là ne fit qu’user d’un droit légitime.

Il faut être un fieffé stalinien pour lui dénier l’usage de ce droit-là.

Les comportements staliniens sont en effet des comportements transversaux : ils n’affectent pas seulement la vieille famille bolchevique, ils sont le bien commun de la plupart des forces politiques.

La fédération socialiste héraultaise manifesta fort longtemps cette imbécile et mortifère soumission au Chef, même et surtout lorsque celui-ci ne fut qu’une sinistre Oraclure.

J’affirme que le meilleur soutien que l’on puisse apporter non seulement à ses amis mais également à ceux auxquels on a accordé une part de sa confiance, c’est de laisser libre cours à son esprit critique.

La seule façon de se montrer utile, c’est d’exprimer à haute et intelligible voix ses doutes, ses interrogations, de mettre à nu les contradictions, de ne jamais dissimuler ses désaccords.

Toutes les formes d’autocensure conduisent au dépérissement de la démocratie.

Un dépérissement qui fait certes les affaires des tenants du système dominant, mais qui conduit inexorablement à l’anéantissement de la gauche.

Alors oui, mieux vaut ouvrir sa grande gueule que de se confiner dans le silence.

Mieux vaut alimenter le débat que de le laisser se tarir.

Mieux vaut choquer des consciences assoupies que de s’installer dans le confort de la résignation.

Car s’est rendre service à la seule cause qui vaille, celle de la justice, celle du socialisme.

Mon anonyme correspondant s’est rangé sous la bannière de ceux qui veulent que rien ne change chez eux, même à la marge.

Qui n’avance pas recule, comme dit monsieur Dupneu.

Une gauche qui n’avance plus est une gauche qui n’est plus la gauche.

Elle n’est rien d’autre qu’une nébuleuse corporatiste au sein de laquelle se partagent les prébendes.

Je ne suis pas de ceux qui s’y résolvent.

Bien au contraire : je revendique le plein usage de mon droit à la parole.

Non seulement je le revendique, mais je l’exerce.

 

A Voce Rivolta !

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