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21 novembre 2012

Débâcle

Mon François,

Ta Majesté !

 

J’ai bien ri ce matin (mercredi 21 novembre) en feuilletant Libé, lorsque j’ai découvert le cri d’indignation proféré par Noël Mamère, le Verdouilleux le plus fréquentable cependant.

« Ces propos signent la victoire idéologique de la droite. »

Les propos que tu tins la veille devant les maires de France, lorsque tu abordas la question du mariage pour tous et que, pince sans rire que tu fus, tu hasardas cette délicieuse formule : « le respect des consciences des maires ».

Sacré Noël !

Bien que député, il me semble observer tes évolutions par le petit bout de la lorgnette.

Car, et tout de même, en un peu plus de six mois, tu as accompli reculades, retournements et inversions qui me confirment que je commis une erreur « historique » en t’accordant mon suffrage lors du second tour de la récente élection présidentielle.

Tu navigues à vue, mon François, Ta Majesté, au plus près des côtes, c’est-à-dire de ce qu’est sensé pensé, désirer, vouloir, exiger la majorité silencieuse des français.

La Calotte te met la frange la plus réactionnaire des génuflexionnistes dans la rue ?

Voilà qu’aussitôt tu évoques « le respect des consciences des maires » !

Des sondouilleurs révèlent le peu d’appétence des français pour le vote des immigrés ?

Voilà qu’aussitôt tu uses d’arguties constitutionnelles pour reporter sine die le débat sur cette question-là.

Et c’est bien sur l’analyse de tes reculades que j’en veux à ce cher Noël Mamère.

Car si j’entends et comprends bien son propos, s’il y a victoire idéologique de la droite, c’est qu’il y a défaite idéologique de la gauche.

Or la gauche, depuis trente ans, va de défaite en défaite.

Cet ultime détail n’est point la conclusion mais tout bêtement un antépénultième épisode de ce qui depuis belle lurette s’apparente à une Bérézina.

La débandade s’est produite sur un tout autre terrain que celui des questions dites sociétales.

Qu’écris-je ?

La débandade ?

Non ! La Débâcle !

Qui remonte en ces temps où notre cher Lionel gouvernait la France sous la tutelle bienveillante de Jacoucouille II.

En ces temps où un premier ministre socialiste courba l’échine devant les exigences des Médéfieux.

Or, sous ton règne, cette Débâcle atteint déjà à l’incommensurable.

Aucun Chambellan, y compris le premier d’entre eux, ne fait usage du mot « capitalisme ».

Silence sur toute la ligne gouvernementale.

Il s’agit en effet de ne point froisser la susceptibilité de la Médéfieuse en Chef, celle-là même que j’ouïs, voilà deux ou trois jours, pérorer sur la question des cadeaux que tu as consenti aux « entrepreneurs ».

Le ton arrogant de celle qui sait qu’elle a remporté la guerre, que le présumé adversaire recule en ordre dispersé.

Le ton suffisant de celle qui dicte ses conditions : « Pas demain, François ! Tout de suite ! »

Les cadeaux ne peuvent attendre pour ceux qui ont remporté la guerre.

La vraie guerre.

Et non pas la guerre en dentelles évoquée par le camarade Noël.

La vraie guerre, celle qui conditionne la vie de l’immense majorité des citoyens de ce pays où je naquis par hasard.

La guerre impitoyable que mènent depuis des lustres les Médéfieux contre ce que des syndicalistes de la vieille école appelaient autrefois « le monde du travail » ou, et mieux encore, « la classe ouvrière ».

Voilà que tu refiles aux Médéfieux, et sans la moindre contrepartie, l’argent des pas tout à fait pauvres.

Voilà qu’à peine élu, tu te soumets aux exigences de cette engeance-là.

En ces temps où il eût été plus pertinent, pour un homme prétendument de gauche, d’en appeler à la Résistance, donc au combat.

La vraie débâcle idéologique, elle est là.

Dans le renoncement.

Dans la soumission à des impératifs qui ne furent soumis à aucun débat contradictoire.

Durant la campagne des élections primaires organisées par le parti socialiste, j’avais écrit que dans l’éventualité où le Peuple t’installerait sur le trône, tu deviendrais très vite le plus insignifiant des Monarques.

Voilà à quoi tu atteins déjà : à l’insignifiance.

Le seul service utile que tu pourrais rendre au Peuple, c’est d’en prendre conscience et donc de te saborder.

La Monarchie sied très mal à notre vieux et commun pays.

Quelle gauche osera entreprendre le chantier de la refondation de notre République ?

Celle qui devrait plus que jamais s’écrire LIBERTE/EGALITE/FRATERNITE

 

Pace è Salute, mon François, Ta Majesté !

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