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22 mai 2012

COMEDIE (86)

Je ne serais donc qu’un « pisse-froid ».

Ce que me signifie un fraternel message qui m’échut en réponse à ma récente chroniquouillette.

Moi, un de ces « parisiens hautains » qui « méprise les gens simples » de ce Sud si convivial.

Ceci spécifié par un Frère qui, en des lieux tenus secrets, manie le compas et l’équerre avec cette dextérité qui n’appartient qu’au Double Maître.

Un Frère qui n’ignore pourtant rien de mes extractions ardennaises, mais qui fait nécessairement de tout natif d’une contrée située au nord du Pic Saint Loup un possible parisien.

Ce dont je souris, moi qui prenant modèle sur le sétois Brassens honnis tous les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.

J’en reviens au « pisse-froid ».

« Pisse-froid » puisque j’aurais stigmatisé la liesse populaire au lendemain du « triomphe » des fouteballeurs de Montpellier.

Ce qui ne correspond pas, pour qui aurait dû lire attentivement le texte incriminé, à l’esprit de mon propos.

Lequel propos évoquait l’empressement des édiles socialistes à courir aux basques de Loulou dans l’espoir de récupérer un peu de la notoriété consécutive à ce « triomphe ».

(Les mêmes qui, le soir du 6 mai, agglutinèrent les supporters de leurs chapelles respectives, si loin du Peuple que s’en fut comme outrage fait à ce Peuple !)

Je ne suis pas analyste sportif et je ne dispose donc pas des instruments qui permettent à d’autres de mesurer les mérites respectifs des équipes de fouteballe.

Le béotien a toutefois noté que le club de Montpellier est bel et bien champion de France.

Sans que cela provoquât chez lui ni émotion ni, à fortiori, joie et (ou) enthousiasme.

Cela m’indiffère.

Mais je comprends que d’autres puissent connaître, eux, la joie et (ou) l’enthousiasme : il n’y a en effet rien de déshonorant à se passionner pour des pratiques sportives.

Ce qui m’irrite au plus haut point, ce qui me navre, c’est donc l’attitude des édiles socialistes.

L’attitude indigne des édiles socialistes.

Non pas lorsqu’ils applaudissent au « triomphe » des fouteballeurs du cru, mais lorsqu’ils  se lancent à la quête du peu de notoriété que leur conférerait la fréquentation de Loulou.

Le dit Loulou qui ne fut pas seulement l’ami de l’Immense Disparu.

Le dit Loulou qui est un homme de droite dont la conséquente fortune doit beaucoup à la fréquentation de l’Immense Disparu.

(Antoine Guibal, dans le Libé de ce jour, rappelle-lui aussi cela, mais en des termes un peu plus policés !)

Le dit Loulou qui, le soir du « triomphe », effectua le déplacement d’Auxerre dans son jet personnel (du moins si j’en crois les propos tenus par un journaliste de la radio de l’information en boucle).

Accompagné de quelques proches et de quelques amis ?

Cette fréquentation-là ne me convient pas.

Cette fréquentation-là me blesse en raison même de mes convictions.

La conséquente fortune de Loulou résulte du transfert d’un service du secteur public à un entrepreneur privé.

D’un transfert dont de mauvaises langues prétendent même qu’il ne pût s’effectuer sans certains accommodements.

Les odeurs qui émanent des amoncellements d’ordures sont bien souvent nauséabondes.

Le club de fouteballe de Montpellier est l’exclusive propriété d’un capitaliste, puisqu’il fait bien appeler un chat un chat.

Une situation qui présente bien des analogies avec la quasi totalité des clubs professionnels français.

Je veux dire par là que la situation de Montpellier ne diffère guère de celle de Paris.

Sauf qu’à Paris, le capitaliste qui s’est installé à la direction du club est beaucoup plus riche que Loulou.

Mais qu’au fond la ligne de partage ne se situe pas entre Loulou et le milliardaire qatari, mais entre ces deux individus-là et les peuples conviés à applaudir au « triomphe », au demeurant fort aléatoire, de clubs qui sont des propriétés privées installées dans la logique de ce qu’il faut bien appeler l’exploitation capitaliste.

Je persévère : quelques miettes de pain et des jeux, la recette n’a pas varié.

Les édiles socialistes ont, à mes yeux, perdu ce peu de crédit que je leur accordais encore jusqu’à ce que s’achève la farce.

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