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30 août 2011

EGALITE

Pendant que le Bedeau jouait à la marelle sur les pavés des rues riveraines du port de la Rochelle, pendant que l'Amaigri s'essayait à comprendre les modalités qui lui permettraient d'atteindre au septième ciel, je lisais l'interview que Pierre Rosanvallon a accordé à Libé.
(Libération, samedi 27 août)
Que nenni, je ne lisais pas, j'étudiais cette interview!
Une étude au terme de laquelle il m'est venu l'envie de proférer un "Enfin", une envie que j'ai réfrénée, puisque je n'ai toujours pas lu le livre qui a motivé l'entretien avec un journaliste du quotidien qu'en règle générale je ne fais désormais plus que feuilleter.
"Enfin!"
Enfin un nouvel éclairage, quelques idées qui s'en viennent donner de la dimension et du souffle au débat.
Enfin le retour dans l'affrontement idéologique d'un mot que tant de socialistes ont effacé de leurs insipides et incohérents discours.
EGALITE.
S'atteler, selon la formule de Pierre Rosanvallon, à la construction de la Société des égaux.
Construction qui, soit doit dit en passant, présuppose que le personnel politique (de gauche?) ait enfin la lucidité de concevoir le capitalisme pour ce qu'il est réellement, l'outil à la fois de la destruction de l'environnement et de l'asservissement de centaines de millions de femmes et d'hommes.
La réflexion de Pierre Rosanvallon se situe à mille lieues des calculs d'apothicaires initiés par la plupart des dirigeants socialistes (si ce n'est la quasi totalité, ce qui exclut d'emblée le Bedeau tout juste capable de comptabiliser ses rentes familiales).
"On peut éventuellement gagner les élections avec un catalogue - si l'on a en face un adversaire médiocre -, mais l'on ne change pas la société sans une philosophie sociale et politique. Et le but de la gauche doit bien être de changer la société. Et pas seulement, contrairement à ce que certains pourraient considérer comme un objectif suffisant, de nous débarrasser du régime actuel."
Vous avez bien lu: le but de la gauche doit bien être de changer la société.
Ce que les candidates et les candidats socialistes à la plus inepte de nos élections n'ont évidemment pas inscrit dans leur profession de foi.
Ils et elles sont en effet favorables à des accommodements, des ajustements, des compromis qui, au bout du compte, arrangeront toujours les affaires des capitalistes.
Ils et elles n'ont même plus le courage d'aider à modifier les rapports de force qui font qu'aujourd'hui, pour tant de damnés de la terre, l'égalité ne relève plus de l'utopie mais du mythe.
Je doute que Pierre Rosanvallon soit entendu par celles et ceux, prétendantes et prétendants déclarés, qui laissent deviner qu'ils gouverneront ce foutu vieux pays d'une manière fort différente de leur concurrent de droite.
Puisqu'ils et elles n'ont pas rompu avec les logiques qui sont la source des plus effroyables inégalités.
Puisqu'ils et elles furent formatés par la machine étatique, laquelle n'a d'autre objectif que de maintenir l'ordre ancien, soit donc le Grand Désordre Capitaliste.
Puisqu'ils ont décervelé nombre des militants qui les accompagnent, en marginalisant puis en stérilisant le débat politique au profit des seules approches stratégiques.
Il ne reste donc qu'une solution: user du tocsin.
Non pour réveiller les Enarchiants: ils sont sourds
Mais pour ameuter le Peuple, pour que ce Peuple leur retire les prérogatives qu'ils se sont arrogé.
(Tel le Bedeau, non seulement sinécuriste et cumulard notoires, mais aussi placier à l'efficacité redoutable, puisque aucun de ses proches n'a à souffrir des affres du chômage!)
La Farce présidentielle vise au statu qo.
Elle fut imaginée puis mise en scène pour cela: ne rien changer, hormis les apparences.
Or la question qui se pose, et Pierre Rosanvallon a raison, la question centrale, c'est de "changer la société".
Rien ne peut-être changé par des gens qui n'ont envie de ne rien changer (sinon les apparences).
Il n'est donc pas d'autre alternative que de déligitimer leur manoeuvre.
Pour cela, le Peuple n'a d'autre arme que l'abstention massive lors des scrutins de 2012.
 
A Voce Rivolta!
 
"La Société des égaux"
Pierre ROSANVALLON
(Le Seuil)
 
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