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Comédies
11 mai 2011

COMEDIE (22)

Petite assemblée.
Deux centaines d'hommes et de femmes.
Une marche du souvenir, dans un pays qui n'a guère envie de se souvenir.
Se souvenir de l'esclavage.
Se souvenir de l'odieux, de l'ignoble commerce dont nos aïeux furent plus que des protagonistes.
Dont notre capitalisme franchouillard tira de fantastiques dividendes.
La mémoire collective opacifie le souvenir.
Le souvenir des millions de déportés des terres d'Afrique vers les "colonies" d'Amérique.
Une main d'oeuvre qui ne coûtait rien de plus que le prix de voyages effectués dans d'effroyables conditions.
Tant de cadavres d'enfants, de femmes et d'hommes rejetés dans l'océan.
Avant même d'atteindre à ce qui de toute évidence ne fut pas la terre promise.
Puis le poids des chaînes et la violence des colons.
Des colons qui, quelque part, sont nos communs ancêtres, nous, les franchouillards.
J'ai marché.
Je ne puis me résigner à l'oubli.
 
 
Jeudi 11 mai.
Besoin de m'extirper de ma solitude.
Je reviens vers Edouard Glissant.
Je m'éclaire et me réchauffe au "Soleil de la conscience" (Gallimard).
J'extrais deux ou trois phrases.
Des traces abandonnées ici.
"Mais que faire, quand une personne "évoluée" de ces pays, au demeurant sourdement peuplée du bruit de la supériorité blanche, et que je sais ni imbécile, ni radicalement inculte, soutient que le racisme est une disposition inévitable", imparable, innée? Voyez le résultat. Qui pèse autant dans la balance du colonialisme que les exécutions, les exploitations et les famines. Car dans ce premier cas, l'entreprise a follement réussi: on a arraché de l'individu, au-delà des désespoirs et des haines, jusqu'au sens de la mesure de l'homme. Le problème racial est dépassé. (J'ai mal au coeur, de cette soupe au lait!) Je veux dire qu'il faut cesser d'en faire un absolu, pour élucider les raisons motrices du racisme, qu'on les trouve sociales, économiques ou politiques, et qui l'autorisent à sévir encore."
 
 
Le capitalisme contemporain a-t-il inventé ce concept: les "ressources humaines"?
L'esclavagiste usait sans aucune contrainte de ressources humaines prélevées en Afrique au gré de ses besoins.
 
 
La marche fut précédée, place Albert 1er, d'une petite fête musicale et de quelques discours.
Un jeune et talentueux adjoint de notre Hélène improvisa un propos qu'il me serait indécent de récuser.
L'adjoint à la culture.
Dont je me demande parfois s'il ne brûle pas sa si avenante chandelle par les deux bouts.
A sa gauche, l'adjoint à la jeunesse.
Quelqu'un qui n'a jamais cessé de bolcheviquer.
Une fidélité sans faille.
Fut-ce au prix des zigs et des zags d'un parti constitué désormais d'une multitude de tendances.
Un militant que je connus en ces années qui précédèrent l'élection de Tonton.
Un militant qui aura survécu à toutes les tempêtes qui agitèrent la famille communiste.
 
 
Montpellier devient un des hauts lieux de la photographie.
En témoignent les Boutographies.
(Jusqu'au 22 mai!)
Un superbe ensemble d'oeuvres originales exposées au Pavillon Populaire et à la galerie Saint-Ravy.
Quelques talents dont la créativité méritent que l'on retienne leurs noms: Lise Lacombe, Michel Le Belhomme, Chiara Rame, Jean Revillard.
 
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