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Comédies
22 mars 2011

Marinasseries

Comme dans le ciel lorsque surviennent les nuées qui s'extirpent de la mer avant d'envahir l'arrière-pays.
Des nuées qui partout s'insinuent.
Transis d'effroi.
Celles et ceux qui se repaissent de mots insensés, aux couleurs plus vives les unes que les autres.
Juste attendre que des vents contraires refoulent ces nuées.
Voilà l'alternative?
Tout en sachant qu'une autre bascule des vents les verra revenir, plus lourdes, plus sombres, plus compactes encore.
Voilà à quoi me font penser les attentes de ceux qui, à gauche, préconisent le "Front républicain".
Ceux qui ressortent de leurs armoires aux vieilleries naphtaléniques de quoi confectionner l'épouvantail sensé contrecarrer le flot. 
Au fond, il n'y a pourtant rien de bien surprenant à ce que le Front National s'en vienne occuper l'espace déserté depuis trente ans par toutes les forces politiques.
Le vide provoque cette sorte d'aspiration qui disperse les vents mauvais jusque dans les recoins les plus inattendus.
Il serait donc absurde et infantilisant d'expliquer l'émergence du Front National par la seule notion de transferts de voix entre la machinerie politique dévouée au service du Minuscule et l'autre machinerie désormais pilotée par la fille du Guide finissant.
Bien sûr qu'il y a transferts: l'UMP n'est pas une machinerie républicaine, ce qui explique que le premier de ses dirigeants ne veuille pas se résoudre au Font Républicain.
Sarkozy n'est pas républicain. Il use et abuse de ce qu'il reste de la République pour des finalités personnelles et pour le service de ceux qui sont ses commanditaires, les Médéfieux qui n'ont jamais accepté ce que leurs ancêtres appelaient la "Gueuse".
Mais le vide résulte d'abord et avant tout des reculs et des renoncements de la gauche, et du parti socialiste en tout premier lieu.
Afionlaréforme a eu raison sur un point: établir le constat, voilà deux ou trois ans de cela, de la victoire idéologique des tenants du libéralisme.
De reculade en reculade, la gauche n'est, aujourd'hui, plus rien d'autre qu'une force d'appoint du capitalisme, voire même un élément constitutif de ce capitalisme, puisque sa seule mission consiste désormais, tant sur le versant politique que sur le versant syndical, à contenir et étouffer les mouvements qui contestent le plus radicalement le système et qui tentent d'innover en expérimentant de nouvelles formes du lien social.
N'est-il pas hautement symbolique que l'aile droite du parti socialiste ne propose d'autre alternative au Peuple Souverain que la candidature, pour la fonction prétendument suprême, de l'homme qui mit son "incommensurable" talent au service du FMI, le Zélote d'un capitalisme que rien n'entrave ni ne contraint?
Le Peuple Souverain n'est pas idiot.
Le Peuple Souverain refuse le pareil au même et le même au pareil.
Il le fait donc savoir avec les moyens dont il dispose: au mieux en usant de l'abstention, au pire en confiant ses suffrages aux sbires de l'extrême-droite.
Une extrême-droite dont je doute que l'influence puisse s'éroder par la seule vertu des manoeuvres politiciennes classiques.
Le Peuple Souverain attend autre chose que les fades remugles qui montent des allées interlopes des assemblées où le copinage est de règle.
Il attend une démocratie qui ait du sens, c'est-à-dire un processus politique qui confronte ceux qui croient au capitalisme et ceux qui n'y croient pas.
Sans doute même souhaite-t-il que la République revienne à ses fondamentaux:LIBERTE/EGALITE/FRATERNITE.
Pour l'heure, le parti socialiste se contente d'accompagner le capitalisme et nourrit la légende selon laquelle le dit capitalisme pourrait être amendé et moralisé.
Alors que deux siècles d'histoire nous enseignent qu'aucun système politique n'y est jamais parvenu.
Le vide est donc loin d'être comblé.
Pire: il gagne de l'espace.
Là où s'insinuent les vents mauvais.
 
A Voce Rivolta!
 
 
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